Les inquiétudes au sujet du ralentissement de la croissance US se font de plus en plus pesantes, et plusieurs banques commencent à émettre une opinion prudente en ce qui concerne les perspectives de croissance US, la possibilité d'un ralentissement de la hausse des taux de la Fed, ou l'évolution du Dollar.
Goldman Sachs (NYSE:GS)
En effet, d’après une note d’analyse publiée plus tôt cette semaine par la célèbre banque d’investissement Goldman Sachs, la croissance économique américaine devrait ralentir "significativement" l’année prochaine, alors que le resserrement progressif des taux de la Fed se combine à l’atténuation de l’impact positif des réductions d’impôts de Donald Trump en tant que facteurs négatifs.
La banque estime également que les créations d'emplois devraient rester vigoureuses, avec un taux de chômage qui pourrait atteindre 3% d'ici début 2020, contre 3,7% actuellement.
GS souligne que ce n’est pas forcément une bonne nouvelle, puisque cela devrait faire grimper les salaires, et également faire grimper l'inflation à 2,25% d'ici fin 2019, renforçant ainsi les arguments en faveur d'une action de la banque centrale américaine pour la contrôler.
Goldman Sachs prédit aussi que l'économie américaine ralentira progressivement tout au long de l'année 2019, passant de 3,5% au T3 2018 à 1,75% à la fin de l'année prochaine. En ce qui concerne les chiffres annuels de la croissance, Goldman Sachs anticipe pour l'ensemble de l'année 2018 une croissance de 2.9%, avant un ralentissement à 2.5% pour 2019.
En ce qui concerne la Fed, Goldman anticipe 4 hausses de taux en 2019, jugeant que la Banque Centrale US va vouloir éviter une surchauffe de l’économie.
Société Générale (PA:SOGN)
De son côté, la Société Générale a estimé hier que la Fed devrait remonter ses taux encore trois fois (en comptant la hausse de taux anticipée pour le mois de décembre), avant de décider d’une pause au second semestre 2019, prévoyant donc seulement deux hausses de taux de la Fed pour l'année prochaine.
La banque justifie sa prévision (inférieure aux anticipations actuelles du marché) par l’affaiblissement de l’impact des stimulations fiscales, et par une modération de la croissance et du taux d’inflation.
Au sujet de l’emploi, la SG anticipe un marché solide en 2019, ce qui devrait pousser les salaires à la hausse, réduisant ainsi les profits des entreprises, avec au final une récession prévue à partir du premier semestre 2020.
JP Morgan
Enfin, JP Morgan s’intéresse quant à elle à l’impact sur le Dollar dans une analyse datée d’aujourd’hui, soulignant que le billet vert devrait entrer dans une tendance baissière de long terme à la fin 2019, « si la Fed fait effectivement une pause, si l’économie US décélère, et si le reste du monde se stabilise ou progresse ».
La banque note cependant que si la situation se dégrade fortement, avec un choc qui pousserait les Etats-Unis en récession, avec à la clé une autre crise globale, les investisseurs pourraient paradoxalement privilégier le Dollar, en tant que valeur refuge.