Exit Oracle (NYSE:ORCL), allègement sur Apple (NASDAQ:AAPL) et renforcement dans Red Hat (NYSE:RHT) et Suncor Energy, la société d’investissement dirigée par Warren Buffett et Charlie Munger a quelque peu remanié son portefeuille de titres.
C’est ce qui ressort du rapport publié à la mi-février par la société. On rappellera que les investisseurs institutionnels, dont les actifs sous gestion dépassent les 100 millions de dollars, ont l'obligation de remettre chaque trimestre ce document qui contient le nombre d'actions détenues dans une société.
Cette publication est d’autant plus attendue par les marchés que les décisions de Warren Buffett inspirent bien souvent les investisseurs à Wall Street.
De cet avis financier, on remarque que Berkshire a réduit sa participation dans Apple, son principal investissement, dont il détient désormais 249 millions de titres, contre 252 millions précédemment.
Selon Reuters qui cite Debbie Bosanek, l'assistante de Warren Buffet, la cession de ces titres ne découle pas d'une décision personnelle de ce dernier mais d'un autre gérant de la société, qui a vendu une partie de sa position pour investir ailleurs.
On rappellera que la marque à la pomme a connu une fin d’année boursière teintée de rouge vif, sur fonds de ventes décevantes de son produit phare. La valeur de la participation de Berkshire s’en est ressentie, passée de quelque 57 milliards de dollars à 40 milliards.
Entre-temps, les investisseurs sont revenus à l’achat sur Apple, dont le cours affiche une hausse à deux chiffres cette année.
Le fonds d’investissement a par ailleurs annoncé avoir (déjà) soldé sa position de 2,13 milliards dans Oracle, la société qu’il avait investie en novembre dernier.
Comme le souligne le site spécialisé Capital.fr, il est exceptionnel que BH, qui détient en portefeuille certaines valeurs depuis des décennies, revienne aussi rapidement sur une décision d'investissement.
En revanche, le groupe de Warren Buffett a annoncé s’être renforcé dans l'éditeur de logiciels Red Hat et dans le spécialiste canadien de l'énergie solaire canadienne Suncor Energy. Il a en outre augmenté sa position dans JPMorgan (NYSE:JPM), dont il détient un peu plus de 50 millions de titres.
Côté résultats, Berkshire Hathaway a souffert en 2018 de la fin d’année morose sur les marchés. La valeur de son portefeuille en actions a ainsi chuté de 38 milliards de dollars sur le seul dernier trimestre de l’année, pour s'établir à 183,1 milliards au 31 décembre. La chute du géant américain de l’agro-alimentaire Kraft Heinz a particulièrement pesé.
Notons que le conglomérat a bouclé l’année sur un chiffre d’affaires en hausse de 3,3% à 247,8 milliards de dollars, disposant au passage d’une réserve de trésorerie de... 111,9 milliards de dollars de trésorerie.
Selon Morningstar, cette manne de liquidité laisse environ 90 milliards de dollars à Berkshire Hathaway pour réaliser des opérations de croissance externe, verser un dividende (ce qu’il n’a jamais fait) ou lancer un programme de rachat d’actions.
Un rendement de 4,50% pendant 30 ans ?
Si vous souhaitez diversifier votre épargne dans Berkshire Hathaway, vous pourrez le faire en vous positionnant sur des obligations émises par la holding.
En début d’année, elle a notamment placé une nouvelle obligation remboursable dans 30 ans, qu’elle s’engage à rémunérer par un taux annuel de 4,25%.
La holding dispose de l’une des notes les plus élevées sur la grille de Standard & Poor’s, avec un rating « AA ».
Accessible par coupures de 2.000 dollars, elle se traite actuellement sous le pair à un cours indicatif de 99,55% du nominal.
A plus court terme, afin d'éviter de courir le risque de taux, notons que l'obligation remboursable dans moins de cinq ans permet de tabler sur un rendement annuel de près de 3%.
Rappelons au passage que l’obligation à dix ans émise par Berkshire Hathaway Energy, la division énergie de la hoding, se traite actuellement autour des 98% du nominal, pour un rendement annuel de 3,48%.