Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Coup de tonnerre à Londres et sur le marché des changes : Dominic Raab, le secrétaire britannique au Brexit, a annoncé ce jeudi vers 10h30 sa démission, en signe de désaccord avec la Première ministre Theresa May, qui vient juste de présenter à son gouvernement un projet d’accord sur le Brexit avec l’Union européenne.
Dans un tweet, Dominic Raab exprime qu’il « ne peut pas, en toute conscience, soutenir le contrat », lequel ne correspond pas à sa conception du « Brexit ».
Contentieux nord-irlandais et intégrité territoriale du Royaume-Uni au coeur des critiques
Sa démission intervient quelques heures seulement après celle du ministre de l’Irlande du Nord, Shailesh Vara.
Il constate que l’accord approuvé par Theresa May et Bruxelles ne règle pas la question de la séparation douanière entre les deux Irlande : le plan comprend une disposition de « soutien » qui maintient de fait un statu quo, comme s’il ne s’était rien passé, sur les règles douanières et commerciales en vigueur, afin d’éviter le rétablissement d’une frontière « classique » avec la République d’Irlande.
La période de transition déçoit les partisans d’un hard Brexit
Dans sa lettre de démission, qu’il a tweeté, Shailesh Vara estime que « l’accord proposé laisse le Royaume-Uni dans une phase de transition sans limite de temps pour redevenir un pays souverain ».
Une troisième ministre a présenté sa démission : il s’agit d’Esther McVey, secrétaire d’État au Travail et aux retraites.
La livre sterling plonge ce matin de 1,4% (au plus bas depuis 17 mois face à l’euro) et le rendement des Gilts britanniques chute de 11 points, vers 1,39%.
Le message est clair pour les marchés : ces trois démissions à quelques heures d’intervalle fragilisent la position de Theresa May au sein de son propre parti à quelques heures de la ratification de l’accord par le Parlement, qui est tout sauf assuré puisqu’une fronde de certains députés de son propre parti conservateur pourraient la mettre en minorité.