A l'occasion d'une étude du courtier américain Morgan Stanley (NYSE:MS) dont référence ci-dessous, Oblis s'attarde sur deux émetteurs obligataires au destin très différent.
Mais avant cela, voici un résumé de cette étude qui entrevoit un potentiel de progression pour les entreprises liées aux valeurs pétrolières, plus particulièrement les compagnies de services pétroliers.
L’intermédiaire financier américain estime en effet que les actions du secteur devraient se reprendre pour deux raisons : d’une part un rebond (technique selon le jargon boursier) après le "sell off" (vague de vente) du quatrième trimestre et les points bas de décembre et, d’autre part, un redressement des prix du pétrole.
Les prestataires de services pétroliers sont effectivement dépendant de la bonne tenue des cours du pétrole brut. Par exemple, en période de baisse des prix de l’or noir, les grandes sociétés pétrolières sont contraintes de limiter leurs dépenses d’investissement et d’exploration, ce qui pénalise directement les prestataires de services.
Le courtier recommande dès lors de privilégier les valeurs "de qualité" car ce sont elles qui résistent le mieux aux incertitudes macroéconomiques. Il cite plusieurs entreprises qu'il range dans cette catégorie telles que Tenaris, TechnipFMC (PA:FTI) ou encore Subsea 7. Mais ces entreprises n'ont pas de papier obligataire liquide ou pas de papier obligataire du tout. En revanche, Vallourec (PA:VLLP) est bien présente quant à elle sur le marché obligataire. Mais comme l’illustre le niveau de rendement (et de la prime de risque) exigé par le marché, les investisseurs se montrent méfiants.
L’obligation à échéance 15 octobre 2023 et d’un coupon de 6,375% du spécialiste des tubes d’acier sans soudures Vallourec évolue aux alentours des 75,80% du nominal, correspondant à un rendement (brut annuel) stratosphérique de 13,62%… Du papier très très risqué qui peine visiblement à retrouver une place dans le portefeuille des investisseurs après l’avertissement sur résultats de novembre et la dégradation du rating par S&P.
CGG (PA:GEPH), un autre intervenant du secteur vient de boucler début 2018, l’une des plus importantes restructurations de dette jamais négociées en France, portant sur 2,8 milliards de dollars. Assorti du rating B de S&P, cet émetteur est lui aussi très risqué.
Saipem, entreprise italienne spécialisée dans la recherche et les forages pétroliers, a également émis de nombreuses obligations, dont une remboursable le 7 janvier 2025. L’obligation en question, qui affiche donc un nombre limité de jours d’intérêt courus, sert un coupon fixe de 2,625% se traite actuellement sous le pair à un cours indicatif de 97,26%, ce qui permet à l’investisseur d’entrevoir un rendement d’un peu plus de 3%.
Nécessitant une mise de fonds de 100.000 euros en nominal, cette obligation senior non sécurisée est considérée comme spéculative par Standard & Poor’s, l’agence lui attribuant une note "BB+", soit le rating directement en dessous de la catégorie Investment Grade
Bon à savoir: cette obligation a été émise par Saipem Finance International BV, structure financière de droit néerlandais. Le double précompte n’entre dès lors pas en ligne de compte pour l'investisseur résident belge.
A noter que Transocean, société active dans le même secteur, a annoncé le 24 janvier émettre une obligation à 8 ans en USD. Il sera intéressant de connaître son prix d'émission. Les obligations existantes du même émetteur offrent un rendement d'environ 6,5%. L'émetteur a un rating B- avec une perspective négative.
La nouvelle obligation est annoncée avec une prime de 4,38% en sus de l'émission du trésor US à 6 ans. On arriverait à un rendement de 7% environ... ce qui ne permet probablement pas de dire que le risque est bien rémunéré. A suivre donc pour info.