Teva (NYSE:TEVA) et d'autres firmes pharmaceutiques auraient mis 50 milliards de dollars sur la table pour clôturer les poursuites engagées à leur encontre dans la crise des opiacés. De quoi soutenir le rebond des obligations du leader mondial des médicaments génériques.
Accusés avec d'autres d'avoir contribué de manière délibérée à l'addiction aux opioïdes, les laboratoires Teva et Johnson & Johnson, ainsi que les distributeurs de médicaments McKesson, Amerisource Bergen et Cardinal Health, font face à des actions en justice intentées par les Etats, des centaines de municipalités ou comtés américains.
Dérivés partiellement ou totalement de l'opium, les opioïdes sont présents notamment dans les antalgiques qui soulagent la douleur et le stress et permettent de contrôler ses émotions.
Ces comprimés qui étaient initialement réservés aux cancers particulièrement graves, ont commencé à être sur-prescrits dans les années 90 pour toutes sortes de maladies chroniques. Et à mesure que le nombre de dépendants a augmenté, les décès liés à leur surconsommation n'ont cessé de croître.
Selon les statistiques fédérales, le problème de surdosage de médicaments, auraient entrainé la mort de quelque 400.000 personnes ces vingt dernières années aux Etats-Unis.
Pour solder les procédures judiciaires engagées, les sociétés précitées accepteraient de payer pas moins de 50 milliards de dollars, dont une partie en cash et le solde sous la forme de fournitures de médicaments et de services.
Dans le cas de Teva (NYSE:TEVA), on parle de la fourniture gratuite de 15 milliards de dollars de médicaments génériques, y compris ceux qui aident à lutter contre les surdoses d’opioïdes. L'accord proposé par la firme israélienne porterait sur dix ans.
On rappellera que Teva (NYSE:TEVA) avait déjà négocié un règlement à l’amiable de 85 millions de dollars avec l’Etat de l’Oklahoma il y a quelques mois.
6% de rendement à l'échéance
Sur le marché secondaire, les différentes obligations Teva (NYSE:TEVA) ont bien progressé ces dernières semaines. En atteste le cours de l'emprunt que le laboratoire doit rembourser dans trois ans, qui a engrangé sept points depuis son plus bas historique de la mi-août.
Suite aux rumeurs d'accord évoquées ci-dessus, le titre progressait encore. Malgré tout, sur base d’un cours largement inférieur au pair (+/- 89% du nominal), l’investisseur peut toujours escompter un rendement à l’échéance supérieur à 6%.
Il s’agit naturellement d’une rémunération significative, à mettre en lien avec la qualité de crédit de Teva (NYSE:TEVA) (rating spéculatif BB chez Standard & Poor’s).
Rappelons qu’outre l’impact négatif de la crise des opiacés, TEVA (NYSE:TEVA) fait également face à une concurrence accrue sur le marché des médicaments génériques, dont il reste cependant le numéro un mondial.
Pour voir les rendements continuer à baisser, il faudra probablement attendre de la publication des résultats du troisième trimestre le 7 novembre prochain. A suivre sur Oblis...