Le rendement affiché par l’obligation à cinq ans émise par le motoriste britannique Rolls Royce Plc dépasse les 4%. Libellée en dollar (coupure de 200.000), la valeur se traite à un cours indicatif de 97% du nominal.
Fiscalement attractive compte tenu de son cours inférieur au pair, cette obligation relève de la catégorie spéculative chez Standard & Poor’s, et ce depuis que l’agence a dégradé, c’était en mai dernier, de deux crans la note de crédit du motoriste à « BB ».
Justifiant leur décision, les analystes de l’agence avaient pointé du doigt les perturbations sans précédent causées par la crise sanitaire sur le secteur du transport aérien.
Affranchie de sa division automobile vendue à la fin du siècle dernier à BMW (DE:BMWG), Rolls Royce Plc concentre ses activités sur la construction de moteurs pour l’industrie aéronautique.
Sa clientèle est ainsi composée de quelque 400 compagnies aériennes, 160 forces armées et plus de 5.000 clients dans le secteur de l'énergie et du nucléaire.
Chasse aux coûts
Pour faire face à la crise que connait le secteur, et ce alors que la reprise s’annonce très lente, la firme a annoncé dernièrement des cessions d'actifs pour deux milliards de livres ainsi que la suppression de 9.000 emplois (soit 17% de ses forces vives). Les activités d’aérospatiales civiles seront les principales touchées.
Ce plan, qui doit permettre au constructeur fondé par Henry Royce et Charles Rolls d'économiser 1,3 milliard de livres à un horizon de 18 mois, se traduit également par une chasse aux coûts afin de permettre au groupe de s’adapter "au nouveau niveau de la demande de ses clients".
Et pour cause, la crise de l'aviation civile signifie pour Rolls-Royce (LON:RR) moins de commandes et moins d'activité de maintenance, ce qui va réduire durablement son chiffre d'affaires, lequel a d’ailleurs fondu d’un quart à 5,8 milliards de livres au premier semestre 2020.
Il est à noter que la pandémie est un coup dur supplémentaire pour la firme qui était confrontée depuis plusieurs années aux problèmes de son moteur Trent 1.000, présent dans le Boeing (NYSE:BA) 787 ou l’Airbus A380.