Oblis continue de faire le bilan de l’année obligataire. Aujourd’hui, intéressons-nous aux acteurs qui ont animé le marché primaire au cours des douze derniers mois.
L'année 2014 aura été synonyme de retour gagant sur le marché des capitaux pour le Portugal, la Grèce et Chypre, trois pays ayant bénéficié d'un plan de sauvetage international dans le cadre de la crise des dettes souveraines. Début janvier, le Portugal levait 3,25 milliards d'euros d’obligations à cinq ans.
Quelques mois plus tard, la Grèce et Chypre lui emboitaient le pas avec à chaque fois, une forte demande de la part des investisseurs. Affranchie de la tutelle financière internationale, l’Irlande a également effectué avec succès son retour sur les marchés obligataires.
De son côté, la Belgique a pu compter sur des taux historiquement bas pour lever 38 milliards d’euros. A noter que les entreprises belges se sont montrées nettement moins actives qu’en 2013, plaçant « seulement » quatre milliards de nouvelles obligations.
Les émissions « High Yield »
Après avoir démarré l’année sous les meilleurs auspices, le marché de la dette spéculative a clôturé l’année sur une note mitigée.
Dans un premier temps, les émetteurs ont profité du contexte de taux favorable pour se financer, trouvant face à eux des investisseurs prêts à se positionner sur du papier plus risqué mais aussi plus rémunérateur. La méga opération réalisée par le câblo-opérateur français Numericable (PARIS:NUME) et sa maison mère Altice (AMS:ATCE) en témoigne. La demande dépassant les 100 milliards de dollars avait d’ailleurs constitué un record pour le marché européen « High Yield ».
Même les émetteurs les moins bien notés (comprenez les plus spéculatifs) trouvaient preneurs. En France par exemple, Alain Afflelou, Financière Quick, Labeyrie Fine Foods, le distributeur de vêtements HoldIKKS et les magasins BUT en ont profité pour refinancer leurs dettes à bon compte.
Dans la seconde moitié de l’année, le marché a ralentit la cadence. Rendus prudents par la montée des risques géopolitiques et la détérioration de la conjoncture dans la zone euro, les investisseurs y ont regardé à deux fois avant de souscrire tête baissée aux nouvelles opérations. Certains émetteurs ont même été contraints de postposer leur levée de dette.
Les entreprises américaines et l'euro
Sur le segment de la dette « Investment Grade », on retiendra notamment l'attrait grandissant des entreprises américaines pour le marché obligataire en euros. Pour des raisons financières et stratégiques, elles ont émis cette année pour 48 milliards d’obligations libellées en euros, soit une augmentation annuelle de 23% et près de trois fois plus qu’en 2012.
Apple (NASDAQ:AAPL), Coca-Cola (NYSE:KO), Verizon (NYSE:VZ) et AT&T (NYSE:T) pour ne citer qu'eux font partie des dix émetteurs à avoir solliciter pour la première fois ce marché. En 2013, ils n'étaient que quatre. Précisons qu’environ 290 milliards d’euros de nouvelles obligations « Investment Grade » ont été émises cette année.
La dette hybride a la cote
Dans la foulée d'une excellente année 2013, les dettes hybrides (qui font référence aux perpétuelles et aux subordonnées de très longue durée) ont gardé la cote, tant auprès des émetteurs que des investisseurs.
Les entreprises allemandes ont particulièrement été actives sur ce segment de marché. On pense entre autres à Allianz (XETRA:ALVG), ENBW, Merck (XETRA:MRCG) KGaA ou encore Bayer (XETRA:BAYGN). En France, EDF (PARIS:EDF) s’est distingué en plaçant au mois d'avril une obligation libellée en livre sterling, dont le cours culmine actuellement à … 135% du nominal. Volvo (ST:VOLVAs) ou encore LaMondiale ont également été actifs en fin d'année.
Ruée des investisseurs pour l'emprunt inaugural Alibaba
Les toutes grosses émissions sont à chercher outre-Atlantique. Alibaba (NYSE:BABA) a notamment affolé les compteurs à l’occasion de son émission inaugurale placée fin novembre. Le groupe a récolté huit milliards de dollars face à une demande supérieure à 55 milliards. Il s’agissait de la plus grosse levée de dette en dollars réalisée par une société asiatique. Amazon (NASDAQ:AMZN) (6 milliards de dollars), Tyson Foods (NYSE:TSN) (3,25 milliards) ou encore Apple (NASDAQ:AAPL) (12 milliards) s’ajoutent à la liste. En Europe, le groupe italien des télécoms Wind s’est illustré avec 4,7 milliards de dollars et 4,4 milliards d’euros.