La récente remontée des taux d’intérêt à long terme aux Etats-Unis, en réaction à la politique inflationniste de Donald Trump, a globalement porté à la hausse le rendement des obligations perpétuelles à coupon fixe.
Si l’investisseur souhaite intégrer ce type de placement dans son portefeuille dans le cadre d’une diversification de ses actifs, il doit cependant être conscient qu’il devra supporter un risque plus élevé.
Rang de subordination
Ces emprunts perpétuels ont effet le titre de dette subordonnée et ils sont dès lors assimilés à du capital hybride, à mi-chemin entre les actions et des obligations « classiques ». Cela implique qu’en cas de faillite de l’émetteur, les porteurs de la dette perpétuelle passent après les détenteurs d’obligations seniors, tout en se situant juste avant les actionnaires. Ce risque plus important se reflète la plupart du temps par un rating plus faible par rapport à celui de l’émetteur.
Risque de call
Par ailleurs, une obligation perpétuelle est, comme son nom l’indique, une obligation sans date de maturité. L’argent emprunté n’est donc, en théorie, jamais remboursé. En théorie seulement, car l’émetteur peut, selon les conditions de l’émission, rembourser anticipativement sa dette à des dates et des prix fixés à l’avance, pour profiter par exemple de conditions de financement plus avantageuses.
Une rémunération plus élevée compense ces risques et ces inconnues.
Des coupons supérieurs à 6%
Par exemple, l’obligation perpétuelle BNP Paribas (PA:BNPP) SA, notée « BBB- » dans la catégorie « Investment grade » chez Standard & Poor’s, offre un rendement de 6,13%, sur base d’un prix de 102% du nominal et d’un coupon actuel de 6,25%. Bon à savoir : l’émetteur dispose de la faculté de racheter par anticipation son emprunt à des dates prédéfinies, avec un prochain « call » fixé le 17 octobre 2017 (voir la fiche de l’obligation pour plus de détails).
Moins bien notée, avec un « BB+ » dans le compartiment « High yield » chez Standard & Poor’s, l’obligation BPCE offre quant à elle un rendement de 6,60% compte tenu d’un coupon actuel de 6,75% et d’un prix de 102,40%. Le groupe bancaire français a la possibilité de rappeler cette dette en janvier, en avril, en juillet et en octobre de chaque année (voir la fiche de l’obligation pour plus de détails).
Ces deux obligations sont libellées par coupures de 2.000 dollars, affichant des tailles de respectivement 400 millions (BNP Paribas SA) et 300 millions (BPCE). La devise d’émission implique un risque de change.
Les résultats financiers détaillés de ces deux groupes peuvent être consultés (en français) en cliquant ici pour BNP et ici pour BPCE.