La promesse explicite fin janvier de la Réserve fédérale, la banque centrale américaine, de se montrer « patiente » avant de relever ses taux d’intérêt, alors que l’économie mondiale montre des signes de ralentissement, se répercute sur le marché obligataire, en maintenant les taux d’emprunts dans une fourchette attractive. Les émetteurs en profitent.
Plusieurs entreprises américaines en ont profité pour solliciter les investisseurs ces derniers jours. C’est le cas par exemple de l’avionneur Boeing (NYSE:BA) qui a placé quatre nouvelles souches obligataires dans le but de « financer ses objectifs généraux ».
La compagnie américaine a emprunté un total de 1,5 milliard de dollars sur les échéances 2024 (coupon de 2,8%); 2029 (coupon 3,2%); 2039 (coupon de 3,5%) et 2059 (coupon de 3,825%).
Ces emprunts sont désormais disponibles à l’achat sur le marché secondaire. Pour ne retenir que l’échéance la plus courte, les plus longues maturités étant les plus sensibles à la remontée des taux d’intérêts, l’obligation d’une durée de 5 ans (01/03/2024) peut être achetée à 99,23% du nominal, de quoi tabler sur un rendement de 2,97%.
Mieux rémunérée, mais à condition d’accepter de détenir du papier Boeing cinq années de plus, l’obligation à échéance 2029 cote à 98,47% du nominal, correspondant à un rendement de 3,38%.
Ces deux souches obligataires ont en commun d’être libellées par coupures de 2.000 dollars et de bénéficier d’un rating A chez Standard & Poor’s, ce qui les range dans le groupe « investment grade ».
Pour la petite histoire, Boeing a sollicité le marché au moment où son concurrent Airbus (PA:AIR) a annoncé la fin de la production de son emblématique géant des airs, l’A380. Gourmand en kérosène, rentable à la condition d’être rempli à 100%, ce « super jumbo » n’a pas résisté à la concurrence des nouveaux avions et des bi-réacteurs long-courrier comme le 787 de son concurrent Boeing.
La décision d’Airbus d’arrêter la production de l’A380 devrait lui permettre de dégager des moyens pour de se concentrer sur l’A320 et l’A350 et tenter de l’emporter face à Boeing, dont l’exercice 2018 s’est conclu sur un chiffre d’affaires record de 101,1 milliards de dollars.
L’entreprise a fait état de prévisions optimistes, tablant sur un chiffre d’affaires compris entre 109,5 et 111,5 milliards de dollars, apaisant quelque peu les craintes quant au probable impact de la guerre commerciale.