Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Ça y est, nous y sommes ! La saison des résultats semestriels est maintenant bien lancée et il y a d’ores et déjà eu quelques bonnes surprises – je pense au laboratoire vétérinaire Virbac (PA:VIRB) ou encore à Thales (PA:TCFP) et à Ubisoft (PA:UBIP) (FR0000054470-UBI) –, mais également des déceptions avec sur le CAC40 le recul inattendu du chiffre d’affaires de Publicis (PA:PUBP) (FR0000130577-PUB), qui a donné lieu à une sévère sanction boursière (-8%) jeudi dernier.
Faurecia (PA:EPED) (FR0000121147-EO), dont Guillaume Duhamel vous a parlé vendredi, est un cas un peu à part…
Nous avons en effet affaire à une société qui a non seulement enregistré une hausse de 28% de son bénéfice net à 314 M€ au terme des six premiers mois de l’exercice, mais qui a aussi revu à la hausse ses guidances avec une progression annoncée sur l’ensemble de l’année de plus de 7% de ses revenus, combinée à une marge opérationnelle d’au moins 7,2%. L’équipementier automobile estime même être en mesure de dégager un free cash flow supérieur à 500 M€…
Bref, rien que des bonnes nouvelles qui auraient dû se traduire par une forte progression du titre. Las ! Il n’en fut rien et l’action a reculé de plus de 7% à la clôture vendredi dernier…
Disons-le tout net : le contexte géopolitique dans le secteur automobile prévaut aujourd’hui sur la microéconomie dans l’esprit des opérateurs. Ces derniers semblent insensibles aux newsflow positifs et ont les yeux rivés sur les tweets de Donald Trump pour savoir si oui ou non le président américain taxera à 25% les voitures importées aux Etats-Unis.
A cet égard, la réunion prévue dans quelques jours avec Jean-Claude Juncker pourrait être décisive.
▶ Faurecia, une forte présence aux Etats-Unis qui pourrait se payer cher
Faurecia, dont l’action a perdu un peu plus de 15% au cours des trois derniers mois, l’attend sans doute avec une certaine appréhension. Notre spécialiste des intérieurs automobiles et des systèmes d’échappement est en effet présent outre-Atlantique depuis les années 1990, avec une stratégie de croissance externe qui lui a notamment permis de nouer une relation très étroite avec Ford (NYSE:F). Sa position est même devenue incontournable aux Etats-Unis, avec près de 40 usines et quatre centres de recherche et développement.
Au vu des craintes commerciales, je pense qu’il vaut mieux rester encore à l’écart de la valeur, d’autant que le titre n’est pas donné aux cours actuels. Il se paie en effet sur un PER de 11 et sur une VE/Ebit de 6… Des ratios certes plutôt faibles en comparaison du CAC 40, mais je rappelle que, traditionnellement, le secteur des équipementiers automobiles ne se paie jamais cher, à la différence par exemple de celui du luxe ou de certaines valeurs industrielles.
Voilà pourquoi je pense qu’il est prématuré de revenir sur le titre. Pour autant, si jamais une issue favorable devait être trouvée dans le conflit commercial, nul doute que l’action aurait les moyens de reprendre environ 10%. A suivre de près…