Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Donald Trump doit être furieux. La dernière réunion de la FED, mardi et mercredi, a en effet donné lieu à des prévisions guère encourageantes et qui ont quelque peu sapé le moral de Wall Street. D’après l’institution, souvent tancée par le président américain, le PIB de l’Oncle Sam devrait reculer de 6,5% en 2020, avant une hausse de 5% l’année suivante et de 3,5% en 2022.
Le taux de chômage est quant à lui attendu à 9,3% cette année. Il pourrait ensuite diminuer à 6,5% en 2021 et baisser encore d’un point d’ici deux ans. Ce faisant, il resterait nettement au-dessus des 3,7% enregistrés en décembre et qui équivalent à une situation de quasi-plein emploi.
La reprise en « V » tant espérée par les intervenants s’éloigne donc à grands pas et on se dirige donc plutôt vers une reprise sous forme de racine carrée…
De son côté, Jerome Powell persiste dans un discours très « colombe », c’est-à-dire privilégiant la croissance et l’emploi, et a rejeté toute hausse des taux avant 2022 au plus tôt à la plus grande satisfaction du Congrès. Il en fallait cependant plus pour contenter des opérateurs dont j’ai souvent dit ces dernières semaines qu’ils péchaient par excès d’optimisme.
Gardez du cash !
La correction observée cette semaine et tout particulièrement hier est par ailleurs d’autant plus justifiée que les marchés actions sont assez chers aux cours actuels, avec des PER de respectivement 21 et 16 pour le S&P500 et l’EuroStoxx 50. Ces niveaux élevés donnent à penser que la séquence baissière n’est pas terminée, loin de là, et s’il n’est pas certain que le CAC revienne sur des niveaux de 4 000 points, un reflux dans la région des 4 600 points a minima paraît hautement probable.
Avec au surplus un regain de volatilité, mieux vaut ne pas (ou ne plus) être trop investi sur les actions, disposer de liquidités ; et prendre un maximum de précautions avec les secteurs du tourisme, de l’automobile, de l’aéronautique et bien entendu des banques. Ces dernières auront, il est vrai, du mal à préserver leurs marges, avec non seulement la faiblesse des taux, mais aussi la funeste perspective d’une vague de faillites d’entreprises à la rentrée.
Tous les experts l’anticipent et la dernière étude de la Coface à ce sujet est littéralement glaçante. À en croire l’assureur-crédit, les défaillances d’entreprises vont en effet grimper de 21% en France, de 37% en Grande-Bretagne et de 43% aux Etats-Unis d’ici 2021.
Vous l’aurez compris : l’horizon est plutôt sombre, bien plus sans doute que ne l’espéraient les investisseurs, aussi convient-il de privilégier les métaux précieux voire, pour les plus téméraires, le bitcoin.
J’aurai l’occasion d’y revenir prochainement…