Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
La neuvième séance de hausse consécutive était là, à portée de main ! Vers 12h45 en effet, le CAC40 se hissait jusque vers 5 597 points. Las ! A l’heure du café, l’indice phare avait reperdu 20 points, renouant ainsi avec ses niveaux d’ouverture.
D’aucuns ont cru que l’Euro Stoxx 50 leur apporterait du réconfort, mais alors qu’il remontait résolument en direction de la zone verte, cet indice s’est ensuite figé durant le « fixing » à 3 503 points pour finalement clôturer à l’équilibre.
Nous mettrons cette stabilité sur le compte d’une minuscule erreur de programmation algorithmique, laquelle ne remet de toute façon pas en cause la hausse funiculaire historique qui se déroule depuis 18 semaines et trois séances.
Par ailleurs, cette journée de mercredi n’a pas été perdue pour tous les investisseurs : ceux qui voient un peu plus large que les indices boursiers avaient en effet matière à être satisfaits, à condition d’avoir joué la hausse des marchés obligataires.
Bunds, OAT et Gilts sur la même pente descendante
Celle-ci a entraîné une détente symétrique des rendements de -5 points de base en moyenne, ce qui n’est pas rien, d’autant que le rendement des Bunds allemands, en repli de 5,6 points, a rebasculé en territoire négatif à -0,014%.
Pour le reste, c’était en quelque sorte « tarif unique » sur les autres dettes souveraines libellées en euro, avec -5 points sur les OAT à 0,346% (soit 36 points de « spread » avec les Bunds, ce qui tend à prouver qu’aucune espèce d’agitation sociale ou de paralysie de l’exécutif n’incommode les créanciers de la France), et -5 également sur les « Bonos » espagnols à 1,068%, ainsi que sur les BTP italiens à 2,63%.
Quant aux « Gilts » britanniques, ils se sont « alignés » sur les T-Bonds américains et les OAT avec là aussi -5 points (tout rond également) à 1,177%.
Cette baisse globale de rémunération – que nous n’avons pas vu venir et que n’avons pu relier à une « actualité » particulière – a par ailleurs affaibli l’euro, qui a lâché 0,4% face au dollar vers 1,1175.
Nous aurions même trouvé une excuse toute faite en cas de dégradation sur les marchés obligataires mercredi, en l’occurrence le retour des anticipations inflationnistes sur fond de niveau record du pétrole à Londres (74$) et New York (66$). Sauf que l’évolution des « treasuries » témoigne d’une absence totale de stress à ce sujet.
En toile de fond, nous avons toujours des spéculations sur les signaux plus ou moins explicites que pourrait envoyer la Fed aux marchés d’ici une semaine (la prochaine réunion du comité de politique monétaire (FOMC) se tiendra les 30 avril et 1er mai) afin d’alimenter ou non l’anticipation d’un prochaine assouplissement monétaire, le niveau de neutralité implicite des taux ayant été réduit de 3,00/3,25% à 1,75/2,00% en seulement six mois.
Autrement dit, puisqu’un coup de pouce de la Réserve fédérale reste du domaine de l’hypothétique, la détente des taux survenue ce 24 avril n’est peut-être pas de si bon augure et pourrait attester une amorce de « flight to quality » (course vers la sécurité).
Cette hypothèse est du reste corroborée par le parcours du dix ans helvétique (placement « coffre-fort »), qui a bénéficié d’une embellie de quatre points, de -0,27% à -0,31%. Sur une semaine, le parcours est encore plus spectaculaire avec un rendement passé de -0,16% (le 1 avril) à un plus bas de -0,33%.
Qui se couvre ses positions avec une telle détermination ? Et pourquoi ? A ce stade, le mystère rester entier…