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Buffett froid et Big Brother au service du trading

Publié le 28/02/2017 11:47
Mis à jour le 09/07/2023 12:32

Ah Warren… Tu n’as plus rien à prouver, personne au-dessus de toi pour te juger, tu es un homme libre. Le politiquement correct financier, tu t’essuies les semelles dessus ; la bien-pensance, tu en fais des papillotes… Tu es devenu une sorte de punk du 21ème siècle, au sens poétique du terme – détruire les codes, balancer sur notre monde sans avenir comme ça te vient…

Warren Buffett se renie dans sa lettre aux actionnaires

Et puis, dans ta lettre aux actionnaires (Berkshire Hathaway (NYSE:BRKa) – édition 2017), tu cries la vérité en promettant un « no future » aux gérants, adressant un « get pissed, destroy » aux assets managers :

«Les pros n’auront pas de meilleures performances que les fonds indiciels. (…) Les investisseurs, petits et grands, devraient s’en tenir aux fonds indiciels à bas coûts : des milliers de milliards de dollars sont gérés par des gens de Wall Street dont les performances sont souvent décevantes mais qui facturent des commissions élevées ; ce sont eux qui encaissent des profits démesurés, pas les clients ».

Venant du grand maître du stock-picking, cette apologie des ETF (paniers de valeurs) et des fonds indiciels ne manque pas de sel. Warren Buffett reconnait là implicitement qu’à part quelques purs génies ou quelques risque-tout bénéficiant d’une chance insolente, il est démesurément ambitieux d’espérer battre un indice, et plus encore sur le long terme (10 ans).

Warren Buffett ne fait que reprendre à son compte de nombreuses études publiées surtout depuis 2005, année charnière dans l’automatisation des ordres, dans l’ultra-vitesse en matière d’exécution, dans la sophistication des algorithmes. Elles aboutissent toutes à cette même conclusion. Et il a raison, les statistiques parlent pour lui : la gestion indicielle bat la gestion discrétionnaire à plate couture… ! Et si de nombreux gérants défendent leur métier de stock-pickers, ils le font désormais à l’abri d’un solide noyau de réplication indicielle qu’ils habillent de quelques paris raisonnés, de belles histoires qui séduiront leurs clients.

Enfin, pas n’importe quel type de clients : des clients connectés au monde et qui ne déterminent pas leur choix en fonction du palmarès sur 1 à 3 ans des OPCVM. Des clients qui pensent que les choix des gérants peuvent encore peser sur l’environnement économique. Des clients qui pensent que face au gonflement d’une bulle démesurée, mieux vaut confier son argent à un professionnel qui se contentera de 80% du gain potentiel et ne subira que 20% des conséquences d’un krach dans lequel les fond indiciels seront engloutis.

Le monde de la gestion se compose désormais de détaillants (sociétés de gestion privé), de gros institutionnels (convertis à la gestion indicielle ou à la gestion thématique mais s’appuyant sur des ETF Ad-Hoc), de hedge funds (souvent des stars de la gestion des grandes banques qui tentent une carrière solo, fonctionnent au feeling sans la chape de plomb réglementaire et prudentielle sclérosante à laquelle sont soumis les institutionnels) et puis, il y a l’ultime génération, celle de la gestion ultra-technologique qui s’appuie sur l’intelligence prédictive.

L’intelligence prédictive : Big Brother au service du trading

Oui, l’intelligence artificielle prend de plus en plus de poids dans les mouvements de marché. Elle suppose des moyens informatiques et humains considérables, le but avoué est de « devancer la tendance ».

Quelques titans de la gestion, dominant déjà les combats dans l’ultra-haute fréquence, développent des « départements de recherche » qui n’ont rien à envier à ceux de la NASA ou du CERN. De nombreux chefs de projets sont d’ailleurs des transfuges d’équipes d’astrophysique ayant planché sur les constituants ultimes de la matière, des spécialistes de la physique quantique qui travaillent au développement d’ordinateurs tout aussi « quantiques », des spécialistes du traitement des métadonnées et de l’analyse sémantique.

Kevin Franklin, l’un des directeurs de la recherche de Blackrock (le N°1 mondial de la gestion d’actifs) explique :

« Nous intégrons chaque jour 4000 rapports de brokers, nous compilons leurs opinions positives ou négatives, le tout étant analysé et interprété en quelques secondes. (…) Nous analysons 2 millions de recherches sur Internet (provenant majoritairement de Google (NASDAQ:GOOGL)) par minute et utilisons ces informations pour évaluer les surprises économiques positives (ou non) sur les pays et les actions ; nous intégrons en temps réel toutes les entrées ou sorties de capitaux sur l’ensemble des instruments liés à une société (ETF, dérivés) ou un indice. »

Face à cette sorte de « mise à nu » de l’information disponible, les institutionnels (banques, hedge funds) ont mis en place des plateformes de trading alternatives opaques, dont l’accès est restreint aux seuls adhérents. Vous connaissez évidemment ces sortes de « trous noirs financiers » : ce sont les dark pools. Ces plateformes privées sur lesquelles les grosses mains achètent ou vendent par blocs, hors marchés officiels et réglementés, et sans afficher le prix des transactions avant leur finalisation….

Aucune donnée sur les transactions n’est extériorisée ; les institutionnels peuvent trader dans le secret le plus parfait.

Mais ces cachotteries ne réduisent que partiellement la pertinence de l’intelligence artificielle et prédictive car les efforts se concentrent désormais non pas sur ce qui est advenu (que la transaction soit listée ou masquée, que l’avis sur une action, un secteur soit positif ou négatif) mais sur ce qui va advenir : il s’agit de la construction d’une « intelligence prédictive ».

La compilation des données connues et vérifiées (analyse de centaines de milliers d’ajustement des portefeuilles chaque jour couplées aux algos) est renforcée par le scanning des commentaires sur les réseaux sociaux : Twitter, Facebook (NASDAQ:FB), LinkedIn (NYSE:LNKD), etc. C’est Big Brother au service du trading pour bénéficier d’un « coup d’avance » en extrayant du brouillard de données un biais acheteur (ou vendeur) et en se positionnant par anticipation, ce qui permettrait donc de battre les autres de quelques centièmes.

Tout ce qui précède repose sur le postulat de « l’efficience du marché », lequel intègre toute l’information disponible (les fondamentaux) ainsi que la psychologie du marché – celle des opérateurs et qui est modélisée par le biais de l’analyse technique.

Mais quelle psychologie reste-t-il à analyser quand 98% des ordres exécutés le sont par des robots programmés pour réagir à des configurations apparues au sein des quelques dixièmes de secondes précédentes ?!

Non seulement la psychologie humaine ne fonctionne pas à la nanoseconde mais que vaut le concept de « psychologie des foules » lorsque l’on compte 100 000 psychanalystes/analystes techniques pour un seul « sujet vivant » dont les décisions comptent : le banquier central ?

Et Wall Street qui vient d’aligner un 12ème record consécutif est convaincu que c’est « le marché » qui dicte désormais sa conduite à Janet Yellen : si le « marché » ne veut pas d’une hausse de taux en mai, alors celle-ci ne devra pas avoir lieu. Et si Janet et ses collègues osent passer outre, alors ils perdront le soutien de Wall Street et seront livrés en pâture à Donald Trump dont la psychologie, pour le coup, est limpide : c’est une brute revancharde… comme le marché.

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Derniers commentaires

bonjour, ....:-))))))))))))))))))))))))) Excellent .sauf pour 2005 c'est ..>>> 2003 mais bon, encore fallait-il être en connaissance ..!!!!!!!!!!! rd
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