Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Après deux semaines de congés en terre cubaine, me voilà de retour devant mes écrans et devant notre indice le CAC40. Premier constat : même si certaines publications ont été très mal accueillies, donc certains titres lourdement sanctionnés, les marchés n’ont dans l’ensemble guère évolué. Reprenons. De la semaine dernière, je retiens surtout deux discours d’importance :
Jerome Powell, le nouveau président de la Fed, a donné sa première conférence. Il a assumé un ton résolument optimiste… qui a fait craindre un durcissement des conditions monétaires plus marqué que prévu dans les prochains mois ;
le second discours fut celui de Donald Trump. Il a confirmé mettre en place d’importants droits de douane sur l’acier et l’aluminium. Ces propos, complètement protectionnistes, ont conduit à de nombreuses réactions politiques en Europe et à de possibles ripostes. Ce à quoi le président américain n’a pas manqué de répondre (en visant plus particulièrement le secteur automobile européen). Bref ; un ping-pong verbal qui ravive les craintes de guerre commerciale, ce que les opérateurs avaient mis de côté depuis novembre 2016.
En Europe, il y eu de grosses échéances électorales en Allemagne et en Italie le week-end dernier. Outre-Rhin, les choses semblent bien engagées, les militants du SPD (de Martin Schulz) ont adhéré à 66% au programme de gouvernement avec la CDU (+CSU) d’Angela Merkel. En revanche, en Italie, le renforcement des partis populistes ravive les craintes d’une paralysie liées à la question de la gouvernance.
Cependant, alors que la situation aurait pu dégénérer en Italie notamment sur l’obligataire, les marchés semblent complètement aveugles au risque. Le CAC40 a parfaitement rebondi, comme je l’anticipais mi-février, jusqu’à buter sur les 5 300/5 370 points avant de chuter la semaine dernière (cf. flèche rouge).
Retombé sur les 5100 points hier matin sur le future, notre indice amorce depuis un nouveau sursaut.
▶ Mais où ce rebond nous mènera-t-il ?
En base hebdomadaire, la situation n’est guère rassurante. Regardez ci-dessous.
Primo : le CAC est allé combler le gap weekly ouvert le 5 février dernier (cf. rectangle noir). C’est très « propre », pour les puristes du chartisme.
Secundo : la chute accélérée et relativement violente de la semaine dernière est logique, puisque le support a été cassé. Le rebond actuel n’est à mon avis qu’un simple pull-back technique qui ne devrait pas déborder l’ancien support désormais résistance. Ce qui veut dire que le CAC40 va désormais évoluer SOUS cette oblique.
La situation est d’autant plus dégradée qu’une structure en « avalement baissier » hebdomadaire a pris forme (début de semaine au plus haut le 26 février suivi d’une clôture au plus bas le 2 mars).
Vous m’avez donc compris. Pour moi, le risque baissier domine. Avec des objectifs potentiels situés dans la région des 4 900 points, voire même les 4 600 points dans un second temps.
▶ CAC40 : le risque baissier domine
Alors que le CAC remonte sur les 5 200 points en ce mardi, cela peut vous paraître lointain. Pour autant, je pense que si une nouvelle attaque des points bas se dessine, la baisse ne sera pas de quelques points… mais plutôt de quelques centaines de points. Et ça ira très vite. C’est d’ailleurs pour cela que je mets en place une stratégie quotidienne très serrée dans La Bourse au Quotidien-Pro. En effet, chaque jour, je donne un nouveau conseil pour avoir un portefeuille optimum quelles que soient les conditions de marchés (et ici, vous avez 14 conseils gratuits).
▶ Une situation risquée
Sur cette configuration technique dégradée, ajoutez des résultats corporate 2017 et des perspectives 2018 mitigées… et vous avez une situation vraiment risquée en ce moment.
Sans même évoquer les gros gadins type Ingenico (PA:INGC) (FR0000125346) ou Technicolor (FR0010918292), rien que dans le CAC, il y a eu pas mal de sanctions. Je pense à Valeo (PA:VLOF), Lafarge-Holcim ou Atos (PA:ATOS) Origin où les baisses ont été sévères.
Cela dit, ce genre de phase d’accélération linéaire n’a rien de surprenant. Une fois qu’un support important (sur ATOS, celui des 120€ par exemple) a été cassé, plus rien ne retient le titre qui s’effondre jusqu’au support suivant nettement. Regardez la chute en ligne droite d’ATOS :
Hier, AXA (PA:AXAF) s’est effondré de la même manière. D’ailleurs, c’est assez rare de voir l’assureur plonger de près de 10% sur une seule séance. De mémoire, seul un attentat ou une catastrophe naturelle majeure a eu de telles conséquences sur une seule et unique séance.
Plus largement, pas mal de titres sont sur ce que j’appelle des « points à risque ».
Regardez par exemple la situation d’Alstom (PA:ALSO), Bouygues (PA:BOUY) ou Arcelor-Mittal.
Leur point commun ?
Ils sont tous en train de tester leurs supports ascendants et peinent à relancer la dynamique haussière. Prémices ici aussi d’une rupture baissière à suivre ? C’est ce que je pense…
Si cela se confirme, en cas de trou d’air d’ici le printemps, alors la fenêtre de tir pourrait s’avérer opportune en amont de la période des dividendes qui suivra. Les prix seront bas, et donc les rendements copieux !