Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Très content de vous retrouver pour ce premier point CAC40 hebdomadaire de l’année (oui, la semaine dernière, j’avais proposé des analyses CAC et indices US de plus long terme, en trimestriel). Si vous nous rejoignez seulement maintenant, j’en profite pour vous adresser une nouvelle fois tous mes voeux de bonheur (surtout) et de réussite (aussi) pour 2018. Sur 2017, le CAC a gagné un peu plus de 9%, signant ainsi sa meilleure performance depuis 2013. Mais 2018 commence sur les chapeaux de roue. En effet, avec un plus-haut à 5 529 points mercredi dernier, le CAC avait déjà réalisé, en 10 jours, près de la moitié de sa performance 2017.
Pas mal si l’on considère que l’environnement n’est pas franchement porteur à court terme. Nous avons au moins trois facteurs normalement pénalisants pour les marchés actions :
1. les tensions (récentes) sur les taux ; 2. une hausse de l’eurodollar ; 3. une envolée du prix du baril.
Cela dit, si vous me lisez, moi et Philippe dans la lettre Béchade Confidentiel, vous ne serez pas surpris puisque c’est exactement ce que nous avions anticipé (pour la recevoir, c’est ici). L’objectif de moyen terme que je donne depuis septembre dernier tourne autour des 5 570/5 600 points. L’objectif a donc été frôlé (on est dans l’épaisseur du trait sur une projection de moyen terme). Il va donc falloir commencer à se méfier des réactions possibles du CAC.
▶ De trop bonnes nouvelles macroéconomiques : bad news pour le CAC40
Hier, la BCE a fait savoir qu’elle « pourrait ajuster son discours monétaire dès le début de l’année ». Traduction : comme les perspectives économiques sont bonnes et viennent même d’être révisées à la hausse, la BCE pourrait réduire la voilure et diminuer ses interventions. Et ce plus rapidement que prévu. Ce qui, grosso modo, revient à donner un coup de pied dans les béquilles qui soutiennent l’avancée des marchés actions. Bad news pour le CAC !
A partir de là, on repart sur les bases de l’analyse graphique et technique. La tendance moyen terme est toujours haussière (voir l’analyse trimestrielle publiée la semaine dernière). Par contre, haussier ou pas, à l’approche d’une bardée de résistances, il s’agit d’ouvrir l’oeil (les deux, c’est encore mieux). Soyez prêt à manoeuvrer rapidement en cas de signal.
▶ CAC40 : danger sur le court terme
Surtout que sur le court terme également, (UT jour) le danger apparaît. Voyez la résistance qui est en place depuis 2015 (segment rouge).
Les pastilles grises montrent la réponse (très violente) de l’indice au contact du support (le segment bleu inférieur)… et de la résistance. La réaction baissière a été sans équivoque. Aujourd’hui, le CAC est pratiquement revenu au contact de cette résistance. Le point de contact se situerait autour des 5 570 points dont je vous ai précédemment parlé dans mon analyse trimestrielle. Toutes les résistances se situent dans la même zone de prix, donc DANGER !
▶ CAC40 : pas le moment de s’endormir
Ce n’est donc pas le moment de s’endormir. Attention à un départ de consolidation en cas de signal. Je surveille le signal technique sur le SMI, qui est déjà en zone de surachat (pastille bleue).
Mon « feeling » est que comme la saison de publication des résultats commence, et que les indices risquent de se trouver ballotés au fur et à mesure des annonces, la façon dont elles sont reçues par le marché est imprévisible. Elle varie de « c’est mauvais, mais moins mauvais que prévu alors achetons » à « c’est bon, voire très bon, mais pas assez alors vendons ». En fait, quand vous êtes une « grosse main » et que vous contrôlez le marché, vous faites juste ce qui vous arrange. Ensuite vous justifiez cela par un communiqué pour avoir l’air rationnel.
Possible que ces grosses mains essayent de « tenir » les indices en cas de mauvaises nouvelles (car elles ont des positions majoritairement acheteuses). Mais en cas de signal technique négatif, je me méfie quand même d’un retour de bâton. Personnellement, je n’hésiterai pas à commencer à couvrir les positions. Non pas pour spéculer à la baisse, mais pour sécuriser les profits. La zone est ciblée. Il ne reste plus qu’au marché à nous donner sa réponse.
Bon week-end,
Gilles.