Quand une escroquerie intellectuelle répond au consensus de toute une communauté financière aux mécanismes intellectuels corrompus, il n’y a plus aucune raison de ne pas pousser la logique à son paroxysme ! 85% des trimestriels publiés aux Etats Unis s’avèrent « supérieurs aux attentes » (ou « moins pires que prévus).
L’économie US ne va pas évidemment pas mieux puisque les profits s’inscrivent en recul de -3,8% par rapport au T-2 2015 qui lui-même était déjà en retrait par rapport au T-2 2014.
Mais la sous-estimation systématique des résultats est devenu une stratégie de communication qui balaye toute forme d’honnêteté dans le rapport entre l’entreprise et ses salariés (ça va être mauvais donc je licencie) et les épargnants non-initiés (n’achetez pas nos titres, seuls les « 1% » ont le droit de bénéficier de l’effet « bonne surprise »)’.
Evidemment, la surprise n’est pas vraiment bonne puisque les profits et les chiffres d’affaire se contractent dans la majorité des cas (donc les entreprises communiquent de façon plutôt conforme à la réalité de terrain en abaissant leurs prévisions) mais il y a forcément un « loup » quand la sous-estimation dépasse de 20Pts la moyenne historique de 66%.
Cela devient clairement une stratégie de mensonge car les initiés ne sont pas dupes: le S&P500 et le Dow Jones avaient déjà renoué avec leurs records historiques absolus avant même que les trimestriels ne se révèlent « moins pires que prévus ».
Mais imaginons maintenant que les cours se soient mis à baisser durablement après le « Brexit »… les acheteurs se seraient vu asséner l’objection imparable: « mais comment pouvez-vous être assez stupides pour tout miser sur le « put » des banques centrales alors que les actions sont hors de prix puisque les profits se contractent depuis 7 trimestres consécutifs et qu’aucun signe de retour de la croissance et de l’inflation ne se manifestent ?