La publication aujourd’hui du rapport sur l’emploi et le chômage aux Etats-Unis pour le mois d’août sera décisive pour ouvrir la porte à une hausse des taux lors de la réunion de septembre de la Fed. Elle est, toutefois, déjà entrouverte. En effet, les récents indicateurs, qu’ils concernent l’emploi en juillet ou encore le secteur manufacturier, plaident globalement en faveur d’un durcissement des conditions de crédit. Notre scénario de base repose sur une hausse des taux de 25 points de base le 21 septembre prochain. En effet, le taux de chômage officiel, à 4,9%, est proche du NAIRU qui est le niveau auquel l’économie est à l’équilibre et les pressions inflationnistes ne sont ni à la hausse ni à la baisse. Bien que l’importance du NAIRU ait diminué dans la gestion de la politique monétaire, il s’agit d’un indicateur qui est toujours suivi par plusieurs membres du FOMC et qui indique, très clairement, qu’il est temps d’augmenter les taux. Le rapport NFP aujourd’hui devrait, a priori, le confirmer. Le durcissement monétaire devrait plutôt bien se passer du point de vue des marchés financiers si elle est confirmée puisque les opérateurs ont déjà intégré ce scénario dans les prix et, surtout, car son amplitude sera suffisamment faible pour ne pas changer fondamentalement les conditions globales de crédit.
Les derniers faits marquants :
En France, tout indique que l’objectif de croissance de 1,5% pour cette année énoncé par le gouvernement va être difficile à atteindre. « Ça va mieux »…mais pas tant que cela. La reprise est fragile comme le montre l’évolution de l’indice PMI manufacturier qui a accusé un repli à 48,3 en août contre 48,6 en juillet. A l’inverse, le secteur manufacturier britannique affiche une santé insolente avec un PMI qui a atteint 53,3 en août contre 48,3 en juillet. L’effet d’annonce du Brexit semble s’être estompé et les entreprises britanniques semblent capitaliser sur la baisse du taux de change. C’est d’ailleurs certainement l’objectif de politique monétaire principal recherché par la Banque d’Angleterre. La dépréciation de la livre sterling constitue un effet d’aubaine pour de nombreux secteurs d’activité en attendant d’en savoir plus sur le processus politique qui va s’ouvrir dans les mois à venir.
Le Brésil ouvre le bal des banques centrales en maintenant son taux directeur, le SELIC, à 14,25%. En dépit de la dégradation de la situation économique, le statu quo était largement attendu par les investisseurs. Il aurait été inopportun pour la banque centrale d’agir au lendemain de la destitution de Dilma Rousseff. La politique monétaire, c’est également s’adapter au calendrier politique et éviter le plus possible de le parasiter.
Sur le front des matières premières, les rebondissements sont quasiment hebdomadaires à propos d’un gel éventuel de la production pétrolière. Toutefois, il semble que les investisseurs y font de moins en moins attention, à raison. L’annonce par la Russie qu’un gel n’est pas opportun avec un prix du baril proche de 50 dollars n’a eu aucun impact majeur sur les cours. En revanche, la tenue de la réunion de l’OPEP fin septembre pourrait être reportée dans ces conditions.
A suivre aujourd'hui :
Sans surprise, le focus se portera essentiellement sur le rapport NFP. Le consensus de marché table sur 180 000 créations d’emplois en août. Si ce chiffre est confirmé, il sera suffisamment élevé pour renforcer la possibilité d’un durcissement monétaire en septembre. Il faudra suivre l’évolution du Indice US Dollar US dans la foulée pour comprendre comment les opérateurs ont interprété le contenu du rapport NFP.
A surveiller également le discours de Lacker, membre du FOMC, à partir de 19h, heure française. Il a récemment plaidé en faveur d’une hausse des taux considérant que l’inflation semble renouer avec la cible des 2% plus rapidement que prévu initialement par la Fed.