Les investisseurs ont revu sérieusement à la hausse leur prétention de rendement pour se positionner sur la dette émise non seulement par l’Etat mais aussi par les entreprises turques. Présent sur le marché obligataire, le fabricant d’appareils électroménagers et de téléviseurs Arçelik AS n’échappe à la tendance.
Arçelik AS, qui commercialise une dizaine de marques dont Beko et Grundig, a notamment émis une obligation remboursable dans trois ans, dont le cours a chuté d’une dizaine de points depuis la crise monétaire observée en Turquie au mois d’août.
Nécessitant une mise de fonds de 100.000 euros, il est possible de se positionner sur cette émission à un cours indicatif de 94,25% du nominal, portant le rendement à plus de 6,03% en euro, un niveau de rendement plutôt inquiétant quand on sait que le taux considéré comme sans risque par le marché (celui du bon d’Etat allemand à dix ans), atteint à peine 0,465%.
Le fabricant d'électroménagers a également émis de la dette obligataire en dollar, qui affiche elle un rendement de 8,50% pendant cinq ans (coupures de 200.000 dollars).
Si cet état de fait ne se limite pas aux emprunteurs d’origines turcs mais est globalisé à l’ensemble des émetteurs émergents, les investisseurs semblent inquiets quant à la capacité à l’entreprise à refinancer sa dette en euro, au vu de la chute de la livre turque (-50% cette année face à l’euro).
On notera à ce titre qu’Arçelik tire la majorité de ses revenus (5,28 milliards de livres en 2017) de l’Europe et de l’Afrique du Sud, tandis que son marché domestique représente un peu plus d’un tiers de ses ventes.
Entreprise, contrôlée par la famille Koc, Arçelik est un fabricant d’appareils électroménagers (machines à laver, lave vaisselles, téléviseurs etc). Ses appareils sont commercialisés sous une dizaine de marques différentes, dont Beko, Blomberg, ou encore Grundig, pour ne citer qu’elles.
Arcelik compte quelque 25.000 employés et exploite 18 usines, en Turquie, mais également en Roumanie, en Russie, en Chine, en Afrique du Sud, en Thaïlande et au Pakistan.
Valorisée à plus de neuf milliards de livres turques à la bourse d'Istambul, (l'équivalent de 1,16 milliard d'euros sur base des taux de change actuels), la société revendique une position de leader dans son pays d’origine, mais également en Roumanie ainsi qu'en Afrique du Sud.