Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Pari perdu pour Theresa May : en anticipant les élections législatives, elle souhaitait renforcer sa majorité au Parlement pour négocier un « hard Brexit »… Pas de chance, c’est l’inverse qui s’est produit. Elle a subi un lourd revers et le parti des conservateurs a perdu la courte majorité absolue qu’il détenait à la Chambre des communes. Dire que les sondages nous donnaient une large avance au parti du Premier ministre. Evidemment, les négociations à venir risquent d’être plus difficiles à mener. La première conséquence sur les marchés est la vive réaction baissière de la livre sterling. La parité GBP/USD est retombée sur les 1,26 $.
A l’inverse, cela soutenait le Footsie anglais, les multinationales britanniques profitant toujours de la faiblesse de leur devise. Hier, la BCE a laissé ses taux inchangés mais a mentionné qu’elle ne comptait plus les baisser. Cela dit, n’ayant pas beaucoup de marge à la baisse, il faut plutôt considérer cette sortie comme litote pour signifier qu’elle allait surement les monter. Cela me rappelle mes cours de français quand Chimène dit à Rodrigue « Va, je ne te hais point ! » pour lui signifier qu’elle l’aime. Draghi, ce poète…
Sérieusement. La cause de cette prochaine hausse (prenons-le ainsi donc) : une hausse des perspectives de croissance en zone euro (progression attendue du PIB relevée de 0,1 point à 1,9% cette année) et, comme les rumeurs de mercredi le laissaient envisager, une baisse des prévisions d’inflation, désormais estimée à 1,5% cette année, soit 0,2 point de moins que la précédente estimation donnée en mars. Mis à part un reflux de l’eurodollar, cela n’a guère fait bouger les indices actions. Du côté de Wall Street, l’audition de l’ancien directeur du FBI, James Comey, hier devant une commission du Sénat, n’a pas apporté d’information nouvelle par rapport à sa déposition faite la veille. Un non-événement donc.
Sur le front corporate
Peu de réaction sur L’Oréal (FR0000120321) (+0,5%) alors que le géant des cosmétiques est entré en négociations exclusives avec le Brésilien Natura Cosméticos pour vendre sa chaîne The Body Shop sur la base d’une valeur d’entreprise de 1 milliard d’euros.
Alors que l’eurodollar retombe sous les 1,12$, on notera sinon la bonne tenue des valeurs dollar avec par exemple Airbus (PA:AIR) (NL0000235190) qui progressait de 1,5% vers les 75€.
A l’inverse, Ingenico (PA:INGC) (FR0000125346) reculait de près de 2% vers les 80€ pénalisé par la publication décevante de son concurrent américain Verifone (US92342Y1091).
Du côté des changements de recommandations de brokers
Groupe Eurotunnel (PA:GETP) (FR0010533075) chutait de 4% sous les 10€ pénalisé par le résultat des législatives britanniques mais également par Barclays (LON:BARC) (qui a dégradé son conseil de « surpondérer » à « pondération en ligne »).
Rexel (PA:RXL) (FR0010451203) reculait de 3% sur les 14,70€, plombé par Kepler Cheuvreux qui a abaissé son avis d' »acheter » à « alléger » pour un objectif de cours ramené de 17,80€ à 14€.