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Entre effet richesse et HFT, quel est le lien ? Le Dow à 20.000 points

Publié le 22/12/2016 08:47
Mis à jour le 09/07/2023 12:32

Avec un Dow Jones proche des 20 000 points, cela me fait penser au trading algorithmique. Depuis que l'indice bat de record en record, nous entendons souvent ces analyses averties, ou pas, sur le High Frequency Trading, ou sur le trading algorithmique. Nous entendons surtout "tout" et "n'importe quoi", sur le sujet qui déchaine surtout les passions tant le sujet est mal compris parce qu'expliqué par des égos médiatiques plutôt que par des égos experts. Je profite de cette tribune publique pour faire un point sur le sujet.

Savoir faire la différence : Le HFT est composante du trading algorithmique.

Selon les cahiers scientifiques de l’AMF, le HFT se définit de façon générale par deux critères principaux : la mise en œuvre de stratégies de trading automatisé à haute fréquence, et la nature des acteurs – des intervenants pour compte propre – qui l’initient.

Selon Wikipédia, le trading à haute fréquence, ou transactions à haute fréquence sont l'exécution à grande vitesse de transactions financières faites par des algorithmes informatiques. C'est une des catégories du « trading automatique, ou stratégie systématique » (basé sur la décision statistique), qui gère de plus en plus les données boursières à la manière d'un big data devenu inaccessible à l'analyse humaine et bancaire traditionnelle.

Dans le monde, 85 % des principales bourses mondiales sont désormais des marchés entièrement électroniques sans lieu d'échange physique (Jain, 2005) : le Trading algorithmique représente 90 % des ordres et 40 % du volume des transactions.

Cette technique boursière assurait en 2009 70 % du volume des 10 milliards d'échanges quotidiens réalisés sur les différentes places boursières aux Etats-Unis, selon Tabb Group, une société américaine de conseil et de recherche sur la finance, contre 21 % en 2005.

D’où vient le Trading algorithmique ?

Son histoire est récente. Né aux Etats-Unis à la suite de l'informatisation des ordres sur les marchés financiers dans les années 1970, le Trading algorithmique a pris son essor au début des années 2000, quand la décimalisation a modifié la taille des ordres en fractionnant leur valeur, passée d'un minimum de 1/16 de dollar (0,062 5 dollar) à 0,01 dollar. Cela a changé la microstructure du marché en créant des différences plus petites entre prix offerts et prix proposés, favorables aux opérations automatisées.

Une décennie plus tard, le boom du HFT est spectaculaire. Aux Etats-Unis, plus de 75 % des institutions financières et 95 % des traders institutionnels utilisent des stratégies de trading algorithmique.

Les plus grosses sociétés américaines de trading algorithmique, comme Getco ou Citadel, traitent parfois de 10 à 20 % des actions de grandes sociétés cotées. L'Europe est "en retard" en la matière mais le Vieux Continent progresse vite : l'algotrading y est responsable de 37 % de l'activité de trading en 2012 (contre seulement 1 % en 2005), selon Finance Watch. Les acteurs majeurs sont surtout issus des Pays-Bas, pays qui a une très vieille tradition boursière, comme Flow Traders, IMC et Optiver. En France nous trouverons la société Keyquant.

Est-ce uniquement de la spéculation ? Y a-t-il des statistiques pour éviter tous ces amalgames ?

Le régulateur (toujours très bien conseillé), en 2007, ont autorisé les « Système multilatéral de négociation » qui est la traduction française officielle de l'anglais Multilateral Trading Facility (MTF), par la directive européenne sur les marchés d'instruments financiers. Cette directive avait pour but de favoriser la concurrence au profit du client.

Ainsi, sur le marché des actions, on trouvera les SMN suivants : Bats, Chi-X, Nasdaq OMX, Tradegate, Turquoise, Equiduct.

Avec l’obligation de « Best execution », comment un être humain peut-il, a un instant « t », trouver le meilleur prix pour un client, sur un titre donnée, cotée sur plusieurs systèmes de négociation ?

Les courtiers ont dû s’équiper en algorithme pour satisfaire le régulateur. Certains courtiers ont poussé la logique jusqu’au bout, en profitant de la vitesse des ordinateurs et des nouveaux réseaux (câble, ondes, …) pour déceler et profiter des écarts de cotation sur un même titre entre les différentes places de négociations. Enfin, d’autres ont fait le choix de se convertir complètement dans le HFT spéculatif.

Ainsi, l’industrie de la gestion active ($76.000Mds en gestion dans le monde) soumis à la règle de « best execution », passe par des courtiers capables d’aller chercher le meilleur prix pour un titre cotée sur plusieurs SMN.

Certains courtiers vont compléter, ou se spécialiser dans l’arbitrage, ce qui a pour saine conséquence d’aligner les SMN sur un prix unique s’agissant d’une action.

Seuls les SMN ayant fait le choix d’un HFT spéculatif, peuvent faire l’objet de critique quant à leurs impacts nuisibles sur le fonctionnement des marchés.

Quel est la part de chacun d’eux dans les transactions de haute fréquence ? Il n’existe pas d’études en la matière… on se demande pourquoi ? Quoiqu’il en soit, les grands agrégats de la gestion d’actifs prônent pour une dominance de la gestion active dans les transactions à haute fréquence, ce qui finalement, va dans le sens d’une gestion de long terme.

Quel types d’investisseurs sont impactés par le HFT.


Le HFT spéculatif impact les scalpeurs, les traders à très court termes. A ce titre, les traders sur carnet d’ordres sont confrontés au quotidien au HFT spéculatif, et peuvent mieux que quiconque vous décrire comment cela se manifeste sur le marché.

Pour les investisseurs de moyen long terme, il en va tout autrement. Le HFT spéculatif aura peu d’impact sur leur activité de trading. Soyons simple dans notre exemple, même si la réalité est bien plus complexe et nuancée, le manque de chiffres exactes nous impose de rester à l’échelle macro qui en soit est suffisamment explicite.

· La gestion active de long terme (gestion sous mandat et gestion de fonds) qui s’inscrit sur le long terme et est uniquement acheteuse, représente $76 000 Mds d’actifs sous gestion dans le monde ($100.000 Mds en 2020 selon Pwc)

· Les Hedge funds représentent seulement, au 3ième trimestre 2016, $2 971 Mds d’actifs sous gestion (source Prequin).

· Si nous restons uniquement sur le marché des actions, la capitalisation boursière mondiale (selon les derniers chiffres de la Banque Mondiale) est de $61 700 Mds.

Pensez-vous sérieusement que $3K Mds (dans l’hypothèse où 100% des hedge funds font du HFT spéculatif) peuvent s’opposer au consensus de la gestion active qui pèse 25 fois plus. Il leur faudrait un levier de 20 (pour faire très simple), pour contrôler $61K Mds de capitalisation, alors que l’industrie des hedge funds affiche en 2015 un levier d’à peine 4.


Il existe malgré tout, des risques, que nous voyons beaucoup trop souvent depuis quelques années :

Les exemples sont nombreux, et nous avons tendance à les oublier quand nous plaçons nos stop loss. L’un des risques majeurs, en dehors de la manipulation de marché, sont ce que les médias ont baptisé les « flash crash ».

Wall Street a connu un "flash crash" dans la soirée du 20 décembre 2012. L'indice Standard & Poor's 500 E-mini a chuté de 3,6 % en quelques secondes du fait des inquiétudes relatives à la "falaise fiscale", avant de se reprendre.

Un épisode qui n'est pas sans rappeler le 6 mai 2010, lorsque l'indice phare Dow Jones a chuté de plus de 9 % en quelques minutes. Un vent de panique s'était alors emparé des marchés et 1 000 milliards de dollars s'étaient envolés.

L'introduction en Bourse annulée de la plateforme électronique BATS, la plus brève de l'histoire : "Après 1,5 seconde de cotation, le cours de cette plateforme électronique tournée en grande partie vers les traders à haute fréquence ne valait que 0,002 cent contre 15,25 dollars 1 500 millisecondes plus tôt, à cause d'un algorithme. L'introduction en Bourse fut finalement annulée.

En mai ce fut le tour de Facebook (NASDAQ:NASDAQ:FB). Au moment où le réseau social cherchait de nouveaux amis actionnaires en entrant en Bourse, la cotation a d'abord été retardée de 30 minutes, puis est devenue erratique après un deuxième black-out de 17 secondes, mettant en cause une averse d'ordres et une infrastructure boursière débordée..."

Enfin, plus récemment, il semblerait que la chute du GBP face aux autres devises aurait été le résultat de l’emballement des algorithmes de trading.

Ces dossiers mettent en évidence une chose importante. Les sociétés de HFT peuvent manipuler le carnet d’ordre pour contrôler l’évolution du prix.

Ce qui est inquiétant dans tout cela est que cela me rappelle une arnaque aussi vieille que le système de Ponzi.

La technique de la bouilloire.

Nous avons vu avec Madoff que les vieilles arnaques pouvaient facilement se recycler dans notre Finance moderne. Alors pourquoi pas une adaptation technologique de la technique de la bouilloire.

Cette technique est simplement une spéculation orchestrée par un groupe organisé, afin d’agir sur le prix d’un actif.

Dans les années 80, un groupe bien organisé avec des bureaux sur les principales places financières, s’achetait et se vendait des penny stock canadiennes, en faisant monter (artificiellement et) progressivement le prix. Pour cela, il suffit simplement d’être des deux côtés du carnet d’ordres avec une stratégie entendue sur les niveaux de prix. Au bout de la chaine, une vraie société de gestion, rassurée par les analyses de confrères peu scrupuleux et des graphiques reuters révélant une belle tendance haussière, achète ces « junk stocks ». Les analyses et la tendance de l’actif sont ainsi validés jusqu’à ce qu’on s’aperçoive de la supercherie, l’actif ne vaut rien.

Encore récemment, avec les taux Libor. Le LIBOR est le taux d’intérêt de référence sur base duquel se calculent les taux de retour de 700 000 milliards (700 millions de millions) de dollars d’actifs et de dérivés financiers, ce qui en fait le taux de référence sans doute le plus important au monde. Ce taux est calculé sur base de l’information fournie par dix-huit banques quant à leurs coûts individuels de financement sur les marchés interbancaires. En 2012, des preuves ont révélé la collusion entre de grandes banques, comme UBS et Barclays (LON:LON:BARC), afin de manipuler le LIBOR conformément à leurs intérêts.

Avec la technologie déployée, la vitesse d’execution, la capacité à intervenir de façon simultanée sur les 45 539 sociétés cotées dans le monde (source Banque Mondiale), dont 4381 aux Etats Unis, peut-on imaginer, que les autorités de régulation (SEC comme AMF) soient totalement dépassées.

Quand l’AMF dépense en fonctionnement une vingtaine de millions d’euros, Citadel (l’un des plus gros hedge fund spécialisé sur le HFT) en dépense des milliards.

Le Dow passera-t-il les 20 000 points.

Je passe beaucoup de temps devant mes écrans de trading, et comme beaucoup de traders, j’ai vu des mouvements sur le DJ30 assez surprenants en fin de session américaine, ramenant l’indice du rouge au vert en quelques minutes. Et il m’est arrivé de me poser la question suivante :

Peut-on imaginer un deal entre le gouvernement américain et/ou la Fed et quelques sociétés de HFT ? Leur activité tant décriée n’est pas soumise à davantage de régulation, tant que « l’Effet Richesse » est maintenu à un niveau acceptable pour conforter la confiance des agents économiques américains. Cette stratégie est-elle viable sur le long terme.

Espérons qu’Einstein avait raison. L’imagination est plus importante que la connaissance. La connaissance est limitée alors que l’imagination englobe le monde entier, stimule le progrès, suscite l’évolution.

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