Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Eh oui, SNAP a perdu 25% mercredi soir (entre 23$ et 17,30$) lors de la publication de ses résultats du 1er trimestre 2017. Le chiffre d’affaires rate de 6% le consensus (à 149,6 M$ contre 160 attendus) tandis que les « pertes » (je mets délibérément des guillemets) s’élève à 2,21 Mds$. Attendez, ne vous enfuyez pas si vite !
Car ce n’est pas cela qui indispose Wall Street. Sur 2,21 Mds$, il y a 2 Mds$ consacrés à la rémunération des dirigeants en actions (dont 750 Mns$ pour le fondateur Evan Spiegel +1,25 Md$ pour les autres principaux dirigeants). Donc rien d’abominable, c’est du classique : une introduction en Bourse génère toujours son lot de millionnaires ou de milliardaires, rien de mal à cela. En revanche, Wall Street n’aime pas voir ses attentes déçues. Or, avec 166 millions d’utilisateurs actifs quotidiens, la croissance n’est que de +5% par rapport au 4ème trimestre 2017, malgré le surcroît de notoriété lié à l’introduction en Bourse (à 17 $… nous y revoilà).
Enfin, et c’est peut être le pire : SNAPCHAT ne peut pas revendiquer une situation de monopole sur sa propre niche d’activité puisque les Stories d’Instagram (un véritable copier/coller des fonctionnalités de Snapchat, ou inversement) a déjà séduit 200 millions d’utilisateurs. SNAP essaye de rassurer les annonceurs en arguant que chaque utilisateur de SNAPCHAT génère 90 cents de revenu, soit 15% de plus que fin 2016… Mais est-ce que l’entreprise a les moyens de résister longtemps à Facebook (NASDAQ:FB) sur les photos partagées ?