"Désintégration"... "dépression"... Voilà une sémantique qui ne requinque pas les affaires de l'euro zone ! Surtout que ces propos pour mettre en garde les acteurs de la haute finance fusent tout simplement de la bouche de Rehn himself depuis le forum économique de Bruxelles. Ainsi, le commissaire européen aux affaires économiques a réitéré l'impérieuse mission d'agir à l'unisson pour une gouvernance du vieux sol qui risque sinon de voir voler en éclats le système monétaire unique. Selon lui, les pistes à travailler sont la consolidation budgétaire, les réformes structurelles et enfin le soutien aux investissements afin de maintenir à flots la croissance. Toutefois dans son discours pas d'euro-obligations, lesquelles ne seraient pas une urgence absolue dans l'actuelle situation d'un euroland prêt à se disloquer et faisant de facto passer la problématique des émissions de dettes en second plan au profit des actions à prendre le plus rapidement possible pour circonscrire les foyers infectieux sur notre rive.
Le trading forex se borne finalement à prendre acte des différents messages envoyés par les salles de marchés. Il s'agit toujours de surveiller la température des emprunts d'état pour savoir comment la planète finance négocie les virages ou comment plutôt elle appréhende la suite de la course à l'échalote contre les soucis budgétaires... Les rendements souverains restent particulièrement dans le rouge s'agissant des nations du sud de l'Europe. L'Espagne vient de subir derechef les foudres des ratings sur 8 de ses régions par Fitch dont celle de la capitale madrilène compte tenu du déficit qu'elles exhibent alors que le bureau d'études maintient la pression en menaçant de dégrader encore au cas où. Par ailleurs, la commission bruxelloise impose l'état ibérique à lui communiquer le plan de sauvetage de Bankia histoire de dissiper au plus vite les spéculations qui empoisonnent le secteur bancaire et par ricochet l'ensemble du comportement des investisseurs sur ce pan. En Italie, Monti avoue que la botte transalpine est en proie à la contagion de la crise grecque désormais amplifiée par les méandres outre-Pyrénées. Le président du Conseil italien plante même au passage une banderille à l'endroit des marchés en leur rappelant que trop de pression sur les taux de Rôme n'arrangera certainement pas le tableau économique et que de telles initiatives auraient tôt fait de précipiter la troisième puissance économique du vieux continent dans le chaos, entraînant de facto par effet domino tout le système. Bref, nous sommes vraiment au bord de la rupture d'une économie qui n'arrive pas du tout à stopper l'hémorragie sérieusement. La maison Europe est en flammes.
Légère éclaircie toutefois sur nos berges avec des ventes de détail en Allemagne en hausse sur le mois contrairement aux anticipations qui voyaient plus de nuance dans le résultat. Autre motif de satisfaction l'inflation dans le club euro. En effet ressortant à seulement 2.4% en mai, l'IPC relance désormais une baisse des taux dans la politique monétaire de la BCE ; la semaine prochaine la réunion de l'institution de Francfort pour statuer sur le refi verra-t-elle une inflexion du loyer de l'euro ? Draghi avait laissé la porte non pas ouverte mais à tout le moins entrebâillée à cet égard... La cherté des prix se calmant, il appert que le chef de l'institut d'émission étant donné l'aggravation du panorama économique sera tenté par un desserrement de l'étreinte (bien qu'à 1%, le taux de l'argent soit à son plus bas niveau de l'histoire, ndlr). Puis, n'oublions pas le quasi fiasco des deux LTRO entrepris en décembre et février derniers ; ces opérations aux 1000 milliards € déversés n'ont pas porté les fruits escomptés dixit le constat du patron de la BCE lui-même !
Aux USA, la salve de statistiques publiée hier est relativement mitigée et d'augure morose avant le rapport mensuel sur l'emploi ce vendredi. La croissance du PIB s'est avérée en seconde mouture moins favorable sur les trois premiers mois de l'année en annualisé à 1.9% seulement. Le ralentissement de l'activité de l'oncle Sam s'en ressent de surcroît dans l'enquête ADP dans le secteur privé car les postes créés ont été plus discrets que ce qui était prévu par le consensus. Nécessairement, avant le baluchon du week-end, il y a fort à parier pour que le marché des devises tangue à l'idée de la publication du Département au Travail us cet après-midi. N'omettons pas non plus l'ISM manufacturier de la bannière étoilée, un exercice auquel se sera soumis Pékin à l'heure du laitier aujourd'hui.
Techniquement l'EUR USD continue de subir les dégagements massifs des traders ne s'embarrassant guère de fioritures en désertant les monnaies risquées tout en favorisant les actifs défensifs tels le dollar ou le yen. Notre perception de se résoudre à songer à une glissade vers 1.2250 est d'actualité surtout que le 1.2450 pèse de tout son poids sur les courbes graphiques. L'intraday peut nous faire patienter dans un range de day trading 1.2490/1.2250. Attention à une dynamique empirique qui aurait en ligne de mire pas moins que le creux 2010, soit 1.1920/50 en terminus à moyen terme... L'heure est à la gravité... non dénuée de centre... d'intérêt au vu de la conjoncture.
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