Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Hier nous avons vu que les commentateurs du rendement des fonds euros chipotent sur des queues de cerises.
Bien plus important sera l’impact de l’évolution de l’inflation sur le fameux « rendement net » du fonds euros, que personne n’évoque cette année. Peut-être justement parce que, sur ce plan-là, l’épargnant risque de prendre une sacrée gifle si les prévisions de la Banque de France se matérialisaient.
Si vous vous amusez à faire le calcul du rendement net de votre fonds euros sur les années à venir et que vous aboutissez à un résultat négatif et bien… j’ai le regret de vous informer que non, ça n’est pas une défaillance de votre calculatrice !
▶ Par ici la sortie ?
D’où le fait que Facts & Figures anticipe que le marché va entrer dans une « phase structurelle de sorties nettes » sur la période 2017-2019. Le 6 juin, Les Echos titraient à ce sujet : « L’assurance-vie entre dans une nouvelle ère ». Les épargnants ne semblent en fait pas si satisfaits que ça du fonds euros puisque dans le même temps, la collecte sur les livrets à taux fixe bat son plein.
Au mois de juin, le livret A a enregistré sa septième collecte nette positive d’affilée avec 840 M€. Le livret de développement durable et solidaire (LDDS) engrangeait quant à lui 220 M€. A eux deux, le livret A et le LDDS affichaient un encours de 372,2 Md€ (contre 1 657 Mds€ pour l’assurance-vie à fin mai 2017). Espérons comme le gouverneur de la Banque de France que « le secteur bancaire et assurantiel français est [effectivement l’] un des plus solides d’Europe et du G7 », car les derniers mois ont été mouvementés sur ce champ de bataille. Je ne reviens pas sur la mise en liquidation des banques italiennes Banca Popolare di Vicenza et Veneto Banca intervenue fin juin, ni du sauvetage de l’Espagnole Banco Popular (MC:POP), pas plus que sur celui de la Monte Paschi, Simone Wapler et Philippe Béchade vous en ont parlé.
▶ Vers le retour des crises de la dette publique ?
Personne ne sait à quelle heure s’arrêtera la musique du « bal des banques zombies« , mais certains estiment que de nombreuses banques européennes s’effondreraient sans le soutien public. A en croire un article de l’Expansión, c’est le cas de Bridget Gandy. Le journal économique espagnol rapportait fin juin que la directrice des institutions financières chez Fitch Ratings avait déclaré lors d’une conférence à Londres que « des dizaines de banques grecques, italiennes, espagnoles et même allemandes ont un plus grand volume de créances problématiques [comprendre « pourries »] que la Banco Popular, ce qui les met face à un risque évident d’insolvabilité » (je cite Expansión) et que « la plupart de ces entités pourrait se révéler insolvables si deux conditions n’étaient pas réunies : un Etat prêt à les soutenir et un organisme de réglementation ne les déclarent pas insolvable », dixit Bridget Gandy. En France, les « Flash Economie » de Natixis qui portent sur le sujet ne sont pas particulièrement rassurants.