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Guerres et bulles : Entendez-vous la rime de l’Histoire ?

Publié le 23/08/2017 08:44
Mis à jour le 09/07/2023 12:32

Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr

Une thèse, populaire depuis les années 1930, prétend qu’il y a une progression naturelle entre les différents types de guerres : une guerre des devises mène à une guerre commerciale qui mène à une vraie guerre de terrain. L’Histoire, ainsi que différents types d’analyses, appuient cette thèse.

Des guerres monétaires aux guerres de terrain

Les guerres de devises n’existent pas tout le temps. Elles surviennent sous certaines conditions et persistent jusqu’à ce qu’il y ait une réforme systémique… ou un effondrement systémique. Les conditions qui donnent lieu à des guerres de change sont des dettes excessives et trop peu de croissance. Alors, les pays tentent de détourner la croissance des partenaires commerciaux en dévaluant leur monnaie pour promouvoir leurs exportations. Le problème avec les guerres de change c’est qu’elles sont des jeux à somme nulle ou négative. Il est vrai que certains pays peuvent obtenir des bénéfices à court terme en abaissant la valeur relative de leur devise, mais tôt ou tard leurs partenaires commerciaux dévaluent à leur tour leur monnaie pour regagner le terrain perdu sur la bataille des exportations. Ce processus de va-et-vient dans la valeur relatives des monnaies s’auto-entretient grâce à l’illusion de l’avantage commercial à court terme qui va d’un ensemble économique à un autre… mais ne produit rien de constructif à long terme.

Au bout de quelques années, la futilité de cette guerre des devises devient évidente, et les pays recourent aux guerres commerciales. Ils mettent en place des droits de douane punitifs, ainsi que d’autres obstacles au libre commerce, et des subventions à l’exportation.

La dynamique est la même que pour la guerre des devises. Le premier pays à imposer des droits de douane obtient un avantage à court terme, mais les représailles ne tardent pas et l’avantage initial est éliminé car les partenaires commerciaux imposent aussi des droits de douane en réponse.

Les guerres commerciales produisent le même résultat que les guerres de change. Malgré l’illusion d’un avantage à court terme, à long terme, tout le monde est perdant. La condition initiale (trop de dette et trop peu de croissance ne disparaît jamais.

Enfin, les tensions augmentent, des blocs rivaux se forment avec des alliances, et les premiers bruits de botte se font entendre. Les guerres de terrain ont au final souvent un motif économique à l’origine.

La séquence au début du XXe siècle a commencé par une guerre de devises avec l’Allemagne de Weimar, avec une hyperinflation (1921-1923), puis s’est poursuivie avec une dévaluation française (1925), une dévaluation du Royaume-Uni (1931), une dévaluation américaine (1933) et une autre dévaluation française et britannique (1936). Pendant ce temps, une guerre commerciale mondiale a débuté avec une loi sur les droits de douane aux US (lois de Smoot-Hawley en 1930) et des représailles douanières de la part des partenaires commerciaux des États-Unis. Enfin, la guerre sur le terrain a débuté avec l’invasion japonaise de la Mandchourie (1931), l’invasion japonaise de Pékin et de la Chine (1937), l’invasion allemande de la Pologne (1939) et l’attaque japonaise contre Pearl Harbor (1941). Finalement, le monde a été englué dans le bourbier sanglant de la Seconde Guerre Mondiale et le système monétaire international s’est complètement effondré jusqu’à la Conférence de Bretton Woods en 1944.

Ce modèle se répète-t-il aujourd’hui ?

Malheureusement, la réponse semble être « oui ».

La nouvelle guerre des devises a commencé en janvier 2010 avec la décision de l’administration Obama de promouvoir la croissance américaine avec un dollar faible. Cela a été annoncé comme étant une « Initiative Nationale pour l’Exportation » (National Export Initiative) dans un discours d’Obama en janvier 2010. En août 2011, le Dollart Index de la Fed, indice qui mesure la force du dollar américain par rapport à un panier de devises, atteignait un plus bas de tous les temps. D’autres nations ont riposté et la période du « dollar bon marché » a été suivie par celle du « yen bon marché » puis de « l’euro bon marché » et enfin du « yuan bon marché ».

Encore une fois, la guerre des devises s’est révélée être une impasse.

Maintenant, les guerres commerciales ont commencé. Fin juillet / début août, le Congrès américain a adopté une loi imposant des sanctions sévères contre la Russie. L’administration Trump a également précisé ses intentions quant aux droits de douane sur l’acier et l’aluminium chinois et aux sanctions envers la Chine concernant les vols de propriété intellectuelle américaine.

L’Allemagne est également critiquée en raison de son énorme excédent commercial.

Trump a déjà dénigré l’accord commercial TPP et a informé le Canada, le Mexique et la Corée du Sud que les accords commerciaux devaient être renégociés car ils sont, pour lui, désormais caduques. Aucun de ces partenaires commerciaux ne restera sans rien faire devant cette agression concernant les relations commerciales bilatérales. On peut s’attendre à des mesures de rétorsion. Et la perspective d’une guerre commerciale à grande échelle se profile. Ensuite une vraie guerre de terrain se prépare avec la Corée du Nord, ce qui va inévitablement impliquer la Russie, la Chine, la Corée du Sud et le Japon. Cela préfigure une sorte de troisième guerre mondiale.

Comme le disait Mark Twain, « l’histoire ne se répète pas, elle rime ».

Aujourd’hui ressemble à un remake des années 1930. Espérons que les choses n’aillent pas aussi loin qu’elles l’ont été à ce moment-là. Les marchés ne tiennent pas compte d’un possible scenario du pire dessiné par les leçons pourtant simples de l’Histoire. Au fur et à mesure de la progression de la guerre des devises, des guerres commerciales et des guerres de terrain, préparez-vous à des mouvements majeurs à la baisse du marché, car la tragique réalité de cet engrenage va apparaître au grand jour.

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