Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
On parle beaucoup de la très bonne tenue de LVMH (PA:LVMH) (FR0000121014-MC) depuis le début de l’année. Et pour cause : le leader mondial du luxe a vu son titre grimper de plus de 25%, une performance très supérieure à la moyenne du CAC40. Il reste ainsi, et de loin, la première capitalisation boursière de l’Hexagone avec une valorisation supérieure à 155 Mds€.
Grâce aux remarquables performances de Gucci, Kering (PA:PRTP) (FR0000121485-KER) n’est pas en reste et son action franchit ce matin le seuil symbolique des 500€. L’action de l’ex-PPR a enregistré une hausse de près de 39% depuis le 1er janvier.
Comme Guillaume l’avait déjà constaté récemment, le secteur du luxe affiche une forme insolente, mais je remarque tout de même que Hermès (PA:HRMS) (FR0000052292-RMS) ne suscite pas la même euphorie… peut-être parce que le groupe ne fait pas partie du CAC40 ?
Cela dit, rien de dramatique puisque le titre a tout de même progressé de 33% depuis le début de l’année.
La capitalisation boursière de Hermès flirte ainsi avec les 63 Mds€, ce qui la placerait au septième rang si jamais les autorités de marché décidaient d’intégrer le groupe à l’indice vedette.
Le spécialiste de l’ultra-luxe, connu notamment pour son sac Kelly et son carré de soie, ne cesse d’affoler les records. Pour prendre un exemple récent, ses revenus ont augmenté de 10,8% en organique au premier trimestre, contre une hausse de « seulement » 8% attendue par le consensus, grâce en particulier au dynamisme des ventes dans les vêtements et accessoires (+17,1%), ainsi que dans les parfums (+16,1%).
Malgré une hausse plus modeste de 6,5% des revenus en Europe (hors France), Hermès ne déçoit pas. Par ailleurs, le groupe dispose d’un tel pricing power qu’il devrait encore dégager une forte rentabilité cette année. Tout laisse en effet supposer que sa marge opérationnelle se situera encore entre 33 et 34% à la fin de l’exercice, ce qui achèverait de faire de Hermès une véritable « cash machine ».
▶ Hermès reste attrayant malgré des ratios élevés
Je n’oublie pas non plus que le groupe est dans une situation financière extrêmement saine, avec une trésorerie nette de près de 3 Mds€ à fin décembre. On pourra m’objecter que les ratios boursiers de la société sont élevés. Soit, et il est vrai que, sur le papier, payer une action sur un PER de 45, une VE/Ebit de 30 ou une VE/CA de 10 semble digne d’une bulle technologique prête à éclater… Sauf que ce raisonnement ne tient plus dans le cas de Hermès : l’ultra-luxe trouve de plus en plus d’adeptes dans le monde, grâce en particulier l’enrichissement des classes moyennes dans les pays émergents, la Chine et l’Inde en tête.
Observez les performances économiques et boursière de Ferrari (NYSE:RACE) : le titre du constructeur automobile coté à la Bourse de Milan gagne 29% depuis le début de l’année avec une capitalisation boursière de près de 28 Mds€. Il vaut ainsi 50 fois ses bénéfices 2017 et encore 40 fois ses bénéfices 2018… Seriez-vous prêt à passer vendeur sur Hermès ou encore Ferrari ? Moi pas.
▶ Aston Martin pourrait franchir le Rubicon boursier
L’ultra-luxe a tellement le vent dans le dos qu’Aston Martin réfléchirait de plus en plus à une introduction en Bourse. Certes, le constructeur automobile n’est encore qu’un nain – toutes choses égales par ailleurs – avec une capitalisation boursière attendue entre 5 et 6 Mds€, mais il a tout de même vendu 5 117 véhicules l’an dernier…
Une bonne performance quand on sait que le prix moyen d’une Aston Martin est de 182 000€. Le constructeur préféré de James Bond vient d’être désigné par Brand Finance, un cabinet indépendant d’évaluation des marques, comme la marque automobile avec la croissance la plus rapide au monde.
Autant dire que cette IPO s’annonce comme un énorme succès…