Obtenir 40% de réduction
🚨 Marchés volatils ? Trouvez des perles cachées pour une performance explosiveTrouver des actions maintenant

Inde - Toujours en difficulté

Publié le 04/04/2013 18:07
Mis à jour le 09/03/2019 14:30
La situation macroéconomique et politique reste fragile. Les perspectives de croissance ont été révisées en baisse et pour la première fois depuis dix ans la croissance économique n’atteindra pas 5% sur l’ensemble de l’année budgétaire 2012/13. Le ralentissement des pressions inflationnistes associé au contrôle du dérapage budgétaire ont permis à la banque centrale d’abaisser ses taux. Néanmoins, les tensions sur la liquidité restent fortes, ce qui ne crée pas un environnement favorable à l’investissement. Finalement, en dépit des efforts du gouvernement pour rétablir la confiance, la roupie reste à un niveau particulièrement bas, le déficit de la balance des paiements se creuse et les réserves diminuent.

Des perspectives de croissance peu favorables

La Banque Centrale indienne a, une fois de plus, révisé à la baisse ses prévisions de croissance de 5,8% à 5,5% pour l’année budgétaire qui vient de s’écouler. Notre estimation est encore moins favorable à 4,9% et nous prévoyons 5,5% pour l’année 2013/14, soit un rythme très inférieur à la croissance enregistrée au cours des cinq dernières années (supérieure à 8%).

Au troisième trimestre de l’exercice budgétaire, la croissance a été particulièrement décevante (+4,5% contre +5,3% au trimestre précédent en glissement annuel). Elle a pâti du ralentissement de l’activité dans les services et dans le secteur de la construction.

Certains éléments positifs sont toutefois à souligner. En effet, les investissements et la consommation des ménages ont accéléré au troisième trimestre de l’année budgétaire (respectivement +6% et +4,6% en g.a. au T3) après deux trimestres consécutifs de contraction pour les premiers et de croissance extrêmement molle pour la seconde. Le gouvernement a fortement réduit ses dépenses publiques au troisième trimestre de l’année budgétaire, pour contenir le dérapage budgétaire, et devrait maintenir une telle politique au cours des prochains trimestres. De plus, la contribution des exportations nettes à la croissance était négative et le restera au vu des derniers résultats de l’enquête PMI. Enfin, la reprise des investissements est fragile. En effet, même si les stocks sont bas, les tensions sur la liquidité bancaire restent particulièrement fortes et le crédit domestique continue de décélérer. Au total, la ré-accélération espérée de la croissance reste encore incertaine.

Fin de l’assouplissement monétaire

Au cours des douze derniers mois, la banque centrale a procédé à trois baisses de taux de 25 pb chacune (dont deux baisses depuis janvier 2013), ramenant les taux repo à 7,5%. De même, afin de réduire les tensions sur la liquidité bancaire, le ratio de réserves obligatoires a été abaissé de 200 pb à 4%. Cet assouplissement monétaire a été favorisé par la baisse des pressions inflationnistes d’une part - la hausse des prix de gros a été inférieure à 7% au cours des deux derniers mois alors qu’elle atteignait 7,7% en moyenne sur l’année 2012 - et les mesures prises par le gouvernement pour contenir le dérapage budgétaire d’autre part.

De nouvelles baisses de taux au cours de l’année 2013 sont néanmoins difficiles à envisager. En effet, compte tenu des tensions sur la roupie, le risque de retour des pressions inflationnistes n’est pas à exclure. Par ailleurs, le gouvernement devrait avoir des difficultés à réduire le déficit budgétaire compte tenu de l’environnement économique morose et de l’absence de majorité au parlement. Ainsi, les marges de manœuvre de la banque centrale pour abaisser ses taux d’intérêt sont limitées. En revanche, de nouvelles baisses du ratio de réserves obligatoires sont à prévoir afin de réduire les tensions sur la liquidité bancaire. ■

Une consolidation budgétaire fragile

Le déficit budgétaire du gouvernement central devrait atteindre, selon les révisions du Ministère des Finances, 5,2% du PIB sur l’année budgétaire 2012/13, en baisse par rapport à l’année précédente (5,7% du PIB). Les dépenses s’élèveraient à 14,3% du PIB, soit une hausse de 9,7% par rapport à l’année précédente alors que les recettes ne devraient atteindre que 9,1% du PIB (soit une hausse de 15,4% contre un objectif de +24%).

La baisse du déficit budgétaire par rapport à l’exercice 2011/12 proviendrait principalement d’un effort de maîtrise des dépenses publiques du gouvernement central, en particulier des dépenses fixes du gouvernement (+4,1% contre un objectif de +22,7%). En revanche, les principaux Inde Avril 2013 9 economic-research.bnpparibas.com postes de dépenses du gouvernement central ont continué de déraper : le paiement des intérêts (estimé à 3,2% du PIB et en hausse de près de 16%) et les subventions (alimentaires, fioul et fertilisants) qui ont atteint 2,6% du PIB (contre 2,4% l’année précédente) et que le gouvernement ne parvient pas à contrôler (elles ont augmenté de plus de 18% contre un objectif de 13%).

La consolidation budgétaire reste fragile et les prévisions du gouvernement pour l’année budgétaire 2013/14 – qui visent un déficit à 4,8% et un déficit primaire à 1,5% du PIB (soit un niveau jamais atteint depuis 2008) – semblent très optimistes. En premier lieu, le déficit de l’ensemble des administrations publiques aurait atteint sur l’exercice 2012/13 8,6% du PIB soit 0,4 point de plus que lors de l’exercice budgétaire précédent (selon les révisions du gouvernement). Les efforts de consolidation budgétaire du gouvernement central sont annihilés par les déficits des gouvernements locaux. En second lieu, les prévisions budgétaires pour l’exercice 2013/14 s’appuient sur des hypothèses peu réalistes : le PIB nominal augmenterait de 13,4% et les recettes budgétaires de plus de 23% (les recettes de privatisation seraient multipliées par deux).

En troisième lieu, durant cette période pré-électorale, le gouvernement ne prévoit pas de baisse sensible des dépenses courantes du gouvernement central mais, comme annoncé en septembre dernier, une forte baisse des subventions de 10% (ce qui les ramènerait à 2% du PIB contre 2,6% cette année), notamment sur le fioul. Or, in fine, la baisse des subventions sur le fioul (-33%) pourrait être beaucoup moins forte qu’annoncée. Par ailleurs, le coût des subventions alimentaires semble largement sous-estimé compte tenu de la mise en place du programme d’aide alimentaire fin 2013. Enfin, le Ministère des Finances n’a annoncé aucune réforme structurelle majeure. L’uniformisation d’un taux de TVA à l’ensemble de l’économie ne devrait pas être mise en place avant 2015.

La roupie toujours sous pression

La roupie continue de se maintenir à des niveaux particulièrement bas (54 INR pour 1 USD), reflet de la forte détérioration des comptes extérieurs du pays. Sur l’ensemble de l’année calendaire 2012, le déficit commercial aurait atteint selon les premières estimations près de 200 milliards de dollars, soit 11% du PIB. La forte hausse du déficit commercial a généré un creusement du déficit courant. A la fin du mois de septembre 2012, il atteignait près de 4,5% du PIB, soit un niveau jamais atteint depuis la crise de balance des paiements de 1991. Finalement, le solde de la balance des paiements devrait être, comme l’année dernière, déficitaire sur l’ensemble de l’année calendaire 2012. Néanmoins, les réserves de change (USD 295 milliards) restent, à ce jour, confortables pour faire face aux engagements extérieurs du pays.

Une situation politique toujours tendue

Un nouveau membre de la coalition, le DMK, qui dispose de 18 députés au parlement, a annoncé le retrait de son soutien au gouvernement, lequel ne dispose désormais plus que de 230 sièges sur les 540. Même si cette nouvelle défiance d’un membre de la coalition vis-à-vis du gouvernement peut générer une plus grande instabilité, le risque de destitution du premier ministre M. Singh reste modéré. Par ailleurs, le gouvernement en place devrait bénéficier du soutien de deux partis régionaux, le SP et le BSP, même s’ils ne font pas partie de l’actuelle coalition. Cet épisode rappelle néanmoins la fragilité de la situation politique, laquelle ne devrait guère s’améliorer après les élections générales de 2014.

Johanna Melka
johanna.melka@bnpparibas.com

Publicité tierce. Il ne s'agit pas d'une offre ou recommandation d'Investing.com. Lisez l'avertissement ici ou supprimez les pubs .

Derniers commentaires

Installez nos applications
Divulgation des risques: Négocier des instruments financiers et/ou des crypto-monnaies implique des risques élevés, notamment le risque de perdre tout ou partie de votre investissement, et cela pourrait ne pas convenir à tous les investisseurs. Les prix des crypto-monnaies sont extrêmement volatils et peuvent être affectés par des facteurs externes tels que des événements financiers, réglementaires ou politiques. La négociation sur marge augmente les risques financiers.
Avant de décider de négocier des instruments financiers ou des crypto-monnaies, vous devez être pleinement informé des risques et des frais associés aux transactions sur les marchés financiers, examiner attentivement vos objectifs de placement, votre niveau d'expérience et votre tolérance pour le risque, et faire appel à des professionnels si nécessaire.
Fusion Media tient à vous rappeler que les données contenues sur ce site Web ne sont pas nécessairement en temps réel ni précises. Les données et les prix sur affichés sur le site Web ne sont pas nécessairement fournis par un marché ou une bourse, mais peuvent être fournis par des teneurs de marché. Par conséquent, les prix peuvent ne pas être exacts et peuvent différer des prix réels sur un marché donné, ce qui signifie que les prix sont indicatifs et non appropriés à des fins de trading. Fusion Media et les fournisseurs de données contenues sur ce site Web ne sauraient être tenus responsables des pertes ou des dommages résultant de vos transactions ou de votre confiance dans les informations contenues sur ce site.
Il est interdit d'utiliser, de stocker, de reproduire, d'afficher, de modifier, de transmettre ou de distribuer les données de ce site Web sans l'autorisation écrite préalable de Fusion Media et/ou du fournisseur de données. Tous les droits de propriété intellectuelle sont réservés par les fournisseurs et/ou la plateforme d’échange fournissant les données contenues sur ce site.
Fusion Media peut être rémunéré par les annonceurs qui apparaissent sur le site Web, en fonction de votre interaction avec les annonces ou les annonceurs.
La version anglaise de ce document est celle qui s'impose et qui prévaudra en cas de différence entre la version anglaise et la version française.
© 2007-2024 - Fusion Media Ltd Tous droits réservés