Matteo Renzi a démissionné cette nuit suite à l’écrasante victoire du « non » au référendum portant sur la réforme constitutionnelle. Une période d’instabilité s’ouvre avec, en toile de fond, la recapitalisation urgente et nécessaire de la Banque Monte dei Paschi (MI:BMPS) (BMPS).
C’est là, je vous l’ai dit, que se trouve le vrai risque pour les marchés. Mais nous avons encore quelques jours de répit avant d’en arriver à cette échéance.
Pour le moment, je vous propose un rapide tour d’horizon du CAC à court terme ainsi que des autres « market moovers » que sont l’euro/dollar et le Bund. Ces deux actifs risquent d’évoluer pas mal suite au referendum. Je vais donc aujourd’hui principalement vous aider à placer des gardes fous : jusqu’où pouvez-vous rester tranquille, et à partir de quand il faudrait commencer à s’alarmer.
Le CAC 40 en Unité de temps 2H : la Zenitude
Tant que le CAC reste au-dessus de son support oblique (flèche verte), et jusqu’à la résistance des 4 600 points, on reste dans le no man’s land.
- En cas de cassure de ce support oblique (actuellement dans la zone des 4 450 points), le premier objectif de consolidation est à 4 300 points (segment orange horizontal).
- Si la résistance des 4 600 pts arrive à être débordée, alors… reportez-vous à mon analyse de plus long terme pour voir quels objectifs été quelle stratégie mettre en place.
Pour le moment, le CAC est en hausse à quelques minutes de l’ouverture. Ce qui tend à prouver que l’éviction de Mattéo Renzi et la probabilité de voir un mouvement anti-européen et populiste est perçu comme étant une bonne nouvelle pour les marchés.
Dont acte.
Euro-Dollar. Allo ? Quoi ? Il s’est passé quelque chose ?
RAS sur l’euro/dollar.
Au lendemain du référendum italien, l’euro a brutalement dévissé (flèche rouge dans petit encadré en haut à gauche qui est en vue 15 mn).
Et puis, comme par miracle (i.e intervention divine de la madone italienne) quelque chose ou quelqu’un s’est brusquement opposé à ce mouvement (pastille verte) qui aurait pu faire paniquer le marché.
C’est le même scénario que lors de l’élection de Donald Trump (que j’avais analysé ici). La nouvelle tombe. Les marchés partent en vrille. Et soudainement, rapidement, magiquement : reprise en main par des grosses mains qui contrent tout mouvement qui pourrait leur nuire. Et on repart très fort dans l’autre sens pour effacer. J’imagine que les lumières sont restées allumées toute la nuit dans les bureaux de la BCE.
Mais l’essentiel est fait : le support des 1,06 € (rectangle horizontal vert) est sauvé. Ce support est absolument crucial car s’il casse, alors l’EURUSD s’engagerait vers la parité, ce qui laisserait des traces sur le marché. Pour plus de détail sur la nature de ce support, je vous renvoie encore une fois à ma précédente analyse.
Le Bund : fin de l’alerte (pour l’instant ?)
Le Bund, qui donne l’état de santé global du marché obligataire, se porte comme un charme ce matin. Aucune tension, l’alerte est levée.
Pour mémoire, le support des 160 devait absolument être préservé sous risque de krach obligataire généralisé – qui entrainerait un krach sur les marchés actions.
Or ce matin, le contrat du Bund a rebondi à 162 $.Tant que le support des 160 $ tient, pas de risque pour les marchés d’actions.
Moralité : après le Brexit, l’élection de Trump, le référendum italien, il me semble que les marchés sont friands de « populisme », de mouvement anti-européen ou tout simplement de protectionnisme. C’est en tout cas ce qu’ils nous enseignent.
Plan de trade : Quand la Bretagne, le Poitou et le Limousin feront sécession, nous passerons à l’achat fort, levier 10, sur le CAC 40.