Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
L’actualité est 100% politique ce vendredi avec notamment un demi-coup de théâtre en Espagne, où les députés indépendantistes basques ont joint leurs voix à la motion de censure déposée par le groupe socialiste. Cette décision garantit la chute du gouvernement de Mariano Rajoy, lequel a déjà félicité par avance Pedro Sanchez, le chef de file des socialistes et très probable futur chef du gouvernement.
Le véritable coup de théâtre a cependant eu lieu entre hier soir et ce matin en Italie, où la coalition Mouvement 5 étoiles-Ligue et son chef de file, Giuseppe Conte, ont repris la main avec une proposition de gouvernement dont la composition a été jugée acceptable par le président europhile Sergio Mattarella.
Giovanni Tria a hérité du ministère de l’Economie, tandis que le controversé et très eurosceptique Paolo Savona s’est vu confier le portefeuille des… Affaires européennes. Cette situation n’est pas sans rappeler le cas de John Bolton, le plus grand détracteur de l’ONU et partisan de sa dissolution, qui avait été nommé par George W. Bush ambassadeur des Etats-Unis auprès de… l’ONU.
Le risque d’un Italexit écarté… pour le moment
Giovani Tria, ancien président de l’ENA italienne, rejette dans l’immédiat l’idée d’un Italexit, mais sans l’écarter totalement si la situation s’envenimait du fait de l’intransigeance allemande.
Il a notamment déclaré au printemps 2017 que le culte des excédents commerciaux germaniques – sur fond d’expansion monétaire de la BCE – sans une politique favorisant la convergence économique entre les différents pays ne fait qu’alimenter le déséquilibre qui place l’Europe en situation conflictuelle avec le reste du monde. Et d’ajouter : « l’excès de vertu (l’accumulation d’excédents des pays fourmis, comprenez de l’Allemagne) fait plus de dommages que l’excès de déficit (des pays cigales). »
Les marchés financiers soulagés en Italie comme en Espagne
Sous réserve d’un vote de confiance des deux chambres du Parlement en faveur du président du Conseil Giuseppe Conte, la tenue de nouvelles élections législatives anticipées sera évitée.
La seule levée de cette menace galvanise le secteur bancaire à Milan, qui prend 2,7%, avec Banco BPM et Ubi Banca en tête (+6%), et Intesa Sanpaolo (MI:ISP) en hausse de 5%.
A Madrid, les investisseurs saluent également le changement antilibéral qui se profile, l’Ibex s’adjugeant 1,6%.