L'ère de la politique monétaire ultra-accommodante n'est pas terminée au Japon. S'exprimant devant le parlement, le gouverneur de la BoJ Haruhiko Kuroda a déclaré que l'objectif de taux des obligations pouvait être abaissé, l'économie ne montrant pas de réels signes d'amélioration. En réalité, il semble plutôt que l'économie nipponne fonctionne à pleine capacité depuis de nombreuses années, mais qu'elle s'avère bien trop difficile à stimuler.
L'objectif d'inflation de 2% ne paraît pas réalisable. Les autorités monétaires japonaises surveillent la Fed de près en espérant sans doute secrètement que la banque centrale américaine relèvera ses taux à plusieurs reprises cette année, ce qui entraînerait des pressions baissières bienvenues sur le yen. Notons que la demande actuelle de dollar face au yen reste stable.
Les propos de M. Kuroda nous rappelle que la BoJ ne peut pas faire grand-chose. Elle se trouve à court de munitions et la politique monétaire de ces dix dernières années n'a servi qu'à faire exploser la dette
Selon nous, entrer dans la période de propension au risque sur fond de réelle reprise mondiale pourrait alléger en partie les pressions pesant sur le pays. D'un autre côté, le monde a rarement été aussi instable et nous n'écartons pas la possibilité de voir le yen servir de refuge cette année. Prise entre l'arbre et l'écorce, autrement dit les incertitudes politiques liées à l'administration Trump et à l'Europe, la devise japonaise pourrait bien se renforcer.