Le temps fort de ce mardi est l'audition trimestrielle de la nouvelle présidente de la Réserve fédérale devant le Comité des services financiers de la Chambre des représentants. A cette occasion, Janet Yellen présentera le rapport semestriel de politique monétaire de la Fed devant le Congrès. Les marchés s'attendent à ce qu'elle conserve une position accommodante, tout en soutenant la poursuite du tapering. Le rendement des obligations d'Etat US à 10 ans se trouve sous 2.70% et l'indice DXY est sous pression sous la MM 21 jours (80.864). Des rumeurs de dégagements sur le dollar avant l'intervention de Mme Yellen se font entendre.
La détérioration du marché de l'emploi américain, notamment en décembre et janvier, ont manifestement ravivé les anticipations d'un possible recul sur le programme de sortie du QE entamé en janvier 2014. Les créations d'emplois non agricoles (NFP) communiquées la semaine dernière ont déçu pour le deuxième mois d'affilée. Elles sont en effet ressorties à 113 000 en janvier, très en-dessous des 180 000 attendu et après 74 000 seulement en décembre. La pilule est amère, bien que le taux de chômage ait reculé de 6.7% à 6.6%, soit son plus bas niveau depuis mi-2008. Cette dégradation récente est-elle due aux mauvaises conditions climatiques qui ont affecté les Etats-Unis en décembre et janvier ? Comment Mme Yellen va-t-elle réagir à ces données ? Et les chiffres de l'emploi importent-ils encore ?
Le tapering n'est pas un resserrement
La Fed a entamé la réduction de ses rachats mensuels d'actifs, qui sont passés de 85 à 75 milliards en janvier, puis à 65 milliards de dollars en février), tout en insistant sur la différence entre ralentissement du QE et resserrement. Le message semble être bien passé auprès des marchés, puisqu'il n'y eu aucune ruée sur le dollar dans le sillage de l'annonce du tapering, pas plus que de ventes massives d'actions des pays développés. La réaction plus brutale des économies émergentes était largement anticipée et n'a pas lourdement pesé sur les perspectives des investisseurs.
Après la mise en branle du dénouement du QE dans un climat plus calme que prévu, un recul de la Fed nous semble peu probable. Même si l'ex-vice-présidente Janet Yellen est bien connue pour être une "colombe", elle ne jugera pas nécessaire de modifier la trajectoire du tapering à ce stade. En premier lieu, l'injection de dizaines de milliards de dollars dans l'économie américaine a principalement stimulé les marchés financiers et non l'économie réelle. En second lieu, l'impact de la diminution des rachats d'actifs sur la reprise américaine s'est peut-être avéré minime en termes effectifs. En troisième lieu, Mme Yellen conservera une orientation accommodante par le biais de taux d'intérêt bas. Selon cette analyse, l'affaiblissement récent des NFP ne devrait guère affecter la politique de taux de la Fed, tandis que le tapering est déjà hors-jeu.
Une position trop accommodante pourrait surprendre
Les marchés ont bien accepté le durcissement de ton de la Fed au fil des derniers mois. Mais personne n'a encore parlé de resserrement. La Fed reste donc sur une ligne accommodante, tout en mettant un terme au programme de rachat d'actifs, devenu plus une source de spéculations qu'autre chose. L'élimination de cet instrument épineux ôtera un poids des épaules de Mme Yellen et lui facilitera le maintien de la politique monétaire accommodante de la Fed. Aussi, tout commentaire laissant entrevoir une modification possible du rythme des rachats d'actifs (pause du tapering, ralentissement de la sortie du QE) causerait une énorme surprise. Cela accroîtrait les craintes autour de la reprise américaine et pourrait déclencher une vague peu souhaitable d'aversion au risque. Répétons-le, il est inutile de raviver la volatilité en raison du tapering. La stratégie la plus pertinente, même pour les "colombes", est de laisser le QE3 mourir de sa belle mort. Nous nous attendons donc à des positionnements sur les actifs risqués si Mme Yellen confirme la trajectoire de sortie du QE, puisque sa principale arme monétaire reste les taux d'intérêt.
Risques
EUR/USD L'EUR/USD poursuit sa progression en sortant hors du canal baissier. Une résistance horizontale peut se situer à 1,3685 (retracement à 50 %). Une résistance clé se trouve à 1,3739. La dynamique à court terme restera haussière aussi longtemps que le support horaire à 1,3609 (plus bas du 10/02/2014) tiendra bon. Un support horaire se trouve à 1,3552. À long terme, nous anticipons une large fourchette horizontale entre 1,3296 (plus bas du 07/11/2014) et 1,3893 (plus bas du 27/12/2013) suivant une tendance baissière. Par conséquent, une baisse progressive vers le plus bas de cette fourchette est anticipée. Un support est formé par la moyenne mobile quotidienne à 200 jours (autour de 1,3394).
GBP/USD La paire GBP/USD a atteint l'objectif suggéré par la formation récemment d'un double fond à court terme. Il convient de surveiller le test de la résistance des 1,6446 (voir aussi la tendance baissière). Une autre résistance se trouve à 1,6519. On peut trouver les supports horaires à 1,6383 et à 1,6302 (plus bas du 07/02/2014). À long terme, la structure technique favorise une tendance haussière tant que le support des 1,6220 restera intact. Toutefois, il faut surveiller de près les récentes détériorations techniques (cassure du support à 1,6305 (plus bas du 25/12/2013)), compte tenu des conditions de surachat générales. Une résistance importante se situe à 1,7043 (plus haut du 05/08/2009).
USD/JPY L'USD/JPY a cassé la résistance des 101,77, confirmant un double fond avec un objectif implicite à 102,77. On peut trouver maintenant d'autres résistances horaires à 102,64 (plus haut du 10/02/2014) et 102,94. Nous anticipons une tendance positive à court terme tant que le support horaire à 101,92 (retracement à 38,2 %). On peut trouver un autre support à 101,47 (plus bas du 07/02/2014). La phase de correction se rapproche d'une zone de support important formée par la moyenne mobile quotidienne à 200 jours (autour de 100,13) et 99,57 (voir aussi la tendance haussière commencée à partir d'un plus bas de 93,79 (13/06/2013)). Tant que ces niveaux restent intacts, une tendance haussière à long terme est anticipée. Une résistance importante se situe à 110,66 (plus haut du 15/08/2008).
USD/CHF L'USD/CHF continue de s'affaiblir après son plus haut descendant potentiel à 0.9082. Il faut surveiller de près le test du support horaire des 0,8932. On peut trouver un autre support à 0,8903. Des résistances horaires à 0,9022 (voir aussi la tendance baissière) et 0,9082. Dans une perspective de plus long terme, la structure présente depuis 0,9972 (24/07/2012) est considérée comme une grande phase de correction qui est arrivée potentiellement à son terme. La zone de support définie par 0,8931 (plus bas du 24/02/2012) et la barre 0,8833 favorisent la formation potentielle d'une base à moyen terme. Une résistance clé se trouve à 0,9250.