Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Cette première réunion de la BCE de l’année 2019 était typiquement celle dont le marché n’attend rien, mais les opérateurs ne semblent pas apprécier le diagnostic de la BCE, commenté par Mario Draghi lors de sa conférence de presse mensuelle : il confirme que le maintien des taux (annoncé à 14H) répond à l’impératif de poursuivre le soutien de l’économie par une politique monétaire accommodante (argent gratuit).
Le sentiment général de la BCE sur la croissance se dégrade quelque peu mais Mario Draghi juge le risque de récession faible, même si des signaux moins positifs se sont accumulés et le Brexit rajoute de l’incertitude: il estime notamment que le ralentissement chinois (que tout le monde redoute) ne devrait pas durer.
Il n’a pas été question d’un recours aux “TLTRO” ((Targeted Long Term Refinancing Operations) – des opérations ciblées de refinancement de long terme – lors des discussions de la BCE mais Mario Draghi -répondant à une question- précise qu’il juge cet instrument utile.
En ce qui concerne l’inflation par les salaires, ce n’est qu’une question de temps avant qu’elle ne se manifeste, mais pour l’instant, la hausse des prix demeure contenue.
Les investisseurs en déduisent que les taux vont demeurer nuls durant toute l’année 2019, ce qui fait rechuter le compartiment bancaire et c’est ce qui explique que le CAC40 ait divisé ses gains par 2 (de +0,8% à +0,4%) depuis que Mario Draghi affronte les journalistes.
Christine Lagarde, lors d’une table ronde à Davos ce midi, estimait qu’il était souhaitable que les banques centrales restent “data dependent“, c’est-à-dire continuent de naviguer à vue… ce que la BCE pratique depuis 7 ans et que la FED s’est engagée à faire depuis sa dernière hausse de taux fin décembre, sous la pression de Donald Trump et de Wall Street.