Le risque est reparti à la baisse dans tous les secteurs cette nuit, les investisseurs retenant leur souffle avant la décision de la Fed jeudi sur un troisième cycle de QE. L'ensemble des places boursières a glissé dans le rouge, l'Europe accusant les pertes les moins lourdes. Le NASDAQ Composite a abandonné 1,03 %, le S&P 500 0,61 % et le NIKKEI 0,70 %. L'indice boursier japonais n'a pas bénéficié des bonnes statistiques publiées hier à 23h50 GMT et le yen s'est déprécié face à 9 de ses contreparties du G10, les conditions économiques internes éclipsant les afflux mondiaux dus à son statut de valeur refuge. Les médiocres performances des marchés des actions et des changes résultent probablement du PIB trimestriel inférieur aux prévisions, soit 0,2 % contre 0,3 % de consensus, ainsi que de comptes courants ajustés légèrement en deçà des anticipations. L
es Bourses de Chine continentale et offshore ont chuté sur les craintes d'un atterrissage brutal de l'économie. Ainsi, le Shanghai Composite et le Hang Seng de Hong Kong ont respectivement lâché 1,09 % et 0,50 %. Le climat est resté insensible aux chiffres étonnamment bons des nouveaux prêts, qui se sont établis à 703,9 milliards de yuans le mois derniers, contre une estimation de 600 milliards, ce qui représente un montant historique pour août. Cette statistique montre que le gouvernement a ouvert le robinet des liquidités pour assouplir les conditions d'investissement. L'USD s'est replié face à ses 16 principaux homologues, les marchés attendant un signe d'intervention de la Fed. Celle-ci n'a pas caché sa préoccupation face à la persistance du chômage, qui reste supérieur au taux de 7,2% considéré par le FOMC comme le niveau d'équilibre à long terme.
L'EURUSD s'est repris après son reflux de lundi et s'échange dans le canal d'hier, juste au-dessous de la bande inférieure de Bollinger à 20 jours. Nous nous attendons à voir l'euro progresser rapidement si la Fed annonce une troisième phase d'assouplissement quantitatif jeudi, ce qui entraînerait une dévalorisation du dollar. Rappelons, en outre, que l'euro s'est apprécié contre le billet vert lors de chaque QE lancé par la banque centrale américaine. L'EURCHF, dont nous avons peu parlé dernièrement, présente un intérêt certain au vu de son importante évolution au cours des quatre dernières séances. La paire a inscrit un plus haut de huit mois le 7 septembre dans le sillage d'un rapport indiquant que la BNS avait acquis pour 9,4 milliards de francs suisses de réserves de change au cours du mois dernier.
Elle a franchi le seuil des 1,21 pour toucher les 1,2156 avant de redescendre à 1,2097. Elle s'est dangereusement rapprochée de la bande inférieure de Bollinger à 20 jours hier et est revenue aujourd'hui dans le canal pour se traiter à 1,2068 à 07h45 GMT. Selon nous, l'EURCHF s'expose à une nouvelle chute si la situation européenne ne s'améliore pas rapidement, mais fait l'objet de peu de risques baissiers aujourd'hui.
Léa Torbey Meouchi pour Swissquote