Il y a une semaine le marché s’attendait à ce que la Fed augmente ses taux de de 50 points de base. Dans le même temps, la BCE venait d’annoncer la fin de son programme de rachats de titres. La banque du Japon détonnait avec une politique toujours ultra accommodante malgré la chute de la devise nippone.
Depuis ces attentes, les banques centrales ont durci le ton, la Fed a augmenté ses taux de 75 points de base, la BCE a tenu une réunion d’urgence qui a été conclue par la mise en place d’un nouveau dispositif pour intervenir sur le marché obligataire et la banque du Japon a rejoint son gouvernement pour s’inquiéter de la faiblesse du yen.
Les changements de rythme des banques centrales ont provoqué des turbulences sur les marchés. Les actions ont chuté, les cryptomonnaies se sont effondrées, l’écart de taux entre le 10 ans allemand et italien a atteint un maximum de 240 points de base, les devises telles que le yen et la livre ont subi.
La Fed s’est focalisée sur l’inflation qui a atteint un taux annuel de de 8,6% en mai. Le risque est que la hausse des taux entraîne probablement une récession. Pour l’instant, la hausse du dollar n’est pas un problème pour la réserve fédérale.
La BCE fait face à un autre dilemme. Un effet du durcissement de la politique monétaire résulte dans un écartement des spreads de taux avec les pays les plus endettés de la zone. L’Italie avec un endettement de 150% de son PIB est particulièrement exposé. La BCE a répondu en disant qu’elle ne tolèrerait pas de tensions entres les dettes obligataires de la zone mais elle devra lutter contre l’inflation dont c’est la principale mission.
La banque du Japon est maintenant préoccupée par la baisse du yen, résultat de sa politique monétaire, qui renchérit les importations notamment celles de l’énergie et donc affaiblit le pouvoir d’achat.
Dans cet environnement, les politiques des banques centrales mises en place depuis 10 ans se retournent contre elles. Elles apparaissent donc très en retard face à la hausse des prix et le rattrapage provoque une forte volatilité sur les marchés de taux et de change.
Cedric Damestoy
Analyste DailyFX/France
Twitter (NYSE:TWTR) : @CDamestoy