Les gérants n’auraient jamais mis un euro dans une banque il y a quelques semaines, et encore moins si leur boule de cristal leur aurait permis d’entrevoir la déculottée infligée à Matteo Renzi (rejet de sa réforme par 60/40 et même 80/20 chez les jeunes).
Mais pas de problème. Trois jours plus tard, ils se ruent sur les bancaires : pas le choix puisque Morgan Stanley (NYSE:MS) relève de +10% ses objectifs de cours sur Sté Générale (FR0000130809), sa favorite, sur BNP-Paribas (FR0000131104) et Crédit Agricole (PA:CAGR) (FR0000045072).
Toutes les trois sont exposées sur les émissions obligataires des banques italiennes mais pas de problème : l’Etat italien va en renflouer certaines, et en nationaliser d’autres (BMPS) selon les dernières rumeurs.
C’est interdit par Bruxelles et la BCE ?
Mais qui se plaindra d’une entorse qui sauve provisoirement le système ?
Et puis, personne ne va exiger la démission de Renzi pour cause de « bail out » puisqu’il est sur le départ (il a obtenu une semaine de sursis à la tête du gouvernement)
Rien n’est résolu en Italie, les taux grimpent, les US sont en « haut de cycle »… Mais le marché se comporte comme si l’année 2017 devait lui procurer un nouveau déluge de liquidités. Remarquez, la BCE devrait y contribuer dès demain en promettant au moins 500 Mds€ de QE supplémentaire (après le mois de mars) – les plus optimistes parlent de 750 Mds€ si le QE est prolongé jusqu’à fin 2017.
Et la BoJ peut toujours en remettre, sans oublier des centaines de milliards de dollars qui seront fraîchement imprimés par le Trésor US et monétisés par la FED pour financer une explosion des déficits des Trumponomics.
Toujours plus de dette, toujours plus de planche à billets. C’est tout ce à quoi aspirent les marchés après 8 ans d’interventionnisme forcené des banques centrales qui ont transformé l’exception en « nouvelle normalité », sans possibilité de retour en arrière.
Reste à surveiller le moment où le courant du bank run d’inversera… et que ce sera à vous de courir, très vite, pour récupérer votre argent (sauf si vous avez pris les devants, comme nous vous le conseillons ici).