Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr le 21 mars 2017
Je ne sais pas ce qui tient du story telling ou de la fable pure et simple… mais voici l’idée (reprise en chœur dans les salles de marché) que le débat présidentiel de lundi soir entre les 5 principaux candidats aurait provoqué une soudaine prise de conscience que le « vote extrême » ne constituait finalement pas une menace en France, que le futur Président sera ou pro-Europe ou pro-Europe (et réciproquement).
Donc tout va bien, on s’est fait peur pour rien !
Mais au fait, qui agitait la « menace Le Pen » depuis Londres, Francfort, Zurich ou Wall Street pour vendre de la couverture, sachant pertinemment qu’elle n’a aucune chance face à Macron ou Fillon ? Lequel avait expliqué en janvier que compter Macron comme un de ses ministres (ou Premier ministre) ne lui semblait pas aberrant…
Alors, tout d’un coup, on respire : ce sera le changement dans la continuité. Et comme E. Macron serait, selon des sondages (dont nous sommes priés de croire à l’objectivité) jugé le présidentiable le plus crédible, détendez-vous, le monde va bien.
De la à y voir une (très) bonne nouvelle pour le secteur bancaire, il n’y a qu’un pas vite franchi par les opérateurs. Pensez ! Un ancien de chez Rothschild à la tête de la France : on attendait ça depuis Pompidou ! Et les programmes algorithmiques calibrés pour le scénario « rallye haussier » ressortent parfaitement identiques à ceux de début janvier et du 1er mars. Ils achètent des banques (Sté Générale +3,5% et BNP-Paribas +3,4%), des banques (Crédit Agricole (PA:CAGR) et Natixis +1,8%) et des banques (en Italie, en Espagne, parce que l’Euro est sauvé !).
Et ceci nous vaut une hausse de +0,8% du CAC et un nouveau record historique absolu du CAC40 Global Return à 12 500… Mais que signifie que le DAX30, le jumeau du CACGR, créé le même jour de janvier 1988 et sur une même base 1 000 points ne gagne que 0,4% et plafonne à 12 100Pts ?