Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Le triomphalisme – un brin indécent – de Mme Pénicaud se félicitant de la baisse du chômage (-0,3% à 8,8% au 4ème trimestre) et s’en attribuant les mérites, ainsi qu’au gouvernement “mérite d’être – fortement – relativisé”.
En effet, après plus de 190.000 créations d’emplois en 2016 (Macron n’était pas encore aux affaires) selon les chiffres de l’INSEE, +320.000 en 2017 (le gouvernement Macron n’a au mieux pu influencer que le second semestre), le nombre de nouveaux jobs a été divisé par 3 en 2018 à 106.000, en agrégeant le secteur privé et le secteur public.
La baisse du chômage ne doit donc rien à l’amélioration du marché du travail, ni à des recrutements massifs mais à un changement de méthode comptable (qui réduit mécaniquement le nombre de chômeurs de catégorie “A” en les basculant vers les 2 autres catégories qui, elles, augmentent), le tout sur fond d’accélération des départs en retraite (postes non remplacés dans l’administration comme cela a été planifié).
Autrement dit, la pyramide des âges contribue à faire disparaître des dizaines de milliers de chômeurs (les “baby boomers”, comme cela est anticipé depuis des années), sans aucune amélioration conjoncturelle.
J’ajouterais au tableau que de plus en plus de jeunes finissent leurs études à l’étranger et ne rentrent pas, voir s’expatrient (sans pour autant que cela atteigne les proportions dramatiques de la Grèce et de l’Espagne).
La “baisse” revendiquée du chômage présente donc des caractéristiques qui pourraient la classer dans la catégorie “Fake News”.
Emploi toujours… les inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis ont augmenté de +5.000 (à 239.000) la semaine dernière alors qu’une diminution de -10.000 (à 225.000) était anticipée.