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Le nouveau ministre du Pétrole saoudie, un facteur positif pour l'Or Noir?

Publié le 10/09/2019 15:16
Mis à jour le 02/09/2020 08:05

Si Ali Al-Naimi, le légendaire ministre de l’Energie saoudien durant deux décennies, appelait aujourd'hui Khalid Al-Falih, son remplaçant en 2016, il lui aurait probablement dit:

«Pas de chance, mon pote. Tu as essayé, mais le marché n’était tout simplement pas de ton côté."

En effet Falih a été brusquement licencié dimanche alors qu'il occupait le poste de ministre de l'Énergie depuis un peu plus de trois ans, après avoir été incapable de parvenir à l'objectif qui avait échappé à Naimi vers la fin de sa carrière: des prix du brut élevés, ce qui est au financement de l'Arabie Saoudite, qui malgré les tentatives de restructuration, reste une nation extrêmement dépendante de son pétrole.

Même s’ils sont séparés d’une génération l'un de l'autre, Naimi, qui vient d’avoir 84 ans, et Falih, qui est âgé de moins de 60 ans, ont une carrière similaire.

Tous deux ont fait leurs études dans des écoles américaines renommées - Naimi a étudié à Stanford, Columbia et Harvard, et Falih à Texas A&M. Tous deux ont débuté chez la compagnie pétrolière publique saoudienne Aramco (Naimi, en fait, a rejoint le groupe en 1947, alors qu’il avait 12 ans), puis ont gravi les échelons pour occuper les plus hautes fonctions de l’industrie pétrolière dans le monde.

En chemin, ils ont affiché des personnalités radicalement différentes.

Naimi avait un volonté de fer pour faire les choses à sa façon - un trait qui se caractérise le mieux par sa décision de maintenir la production de pétrole saoudienne au beau milieu d’une flambée des prix pour tenter de tuer les foreurs de schiste les moins rentables mais les plus prolifiques d’Amérique.

Falih a fait le travail...

Falih était essentiellement un homme de confiance qui avait misé sur le marché avec son patron, Mohammed bin Salman - le puissant prince héritier d'Arabie Saoudite, souvent désigné par ses initiales, MbS, et décrit comme le "vrai pouvoir" derrière le trône de son père, Roi Salman.

Certains ont donc été surpris d'apprendre que malgré sa loyauté envers MbS, Falih avait été destitué aux premières heures du 8 septembre par un décret royal rendu à Riyad par le roi Salman. D'autres l'avaient vu venir. Une semaine plus tôt, Falih avait également été remplacé à la tête d'Aramco, poste qu'il occupait conjointement avec son portefeuille ministériel. Le roi a annoncé le nouveau ministre de l'énergie sous le nom de Prince Abdulaziz bin Salman, un autre de ses fils et un frère aîné de MbS.

Si le licenciement de Falih avait une raison d’étonner, c’est que, quand il occupait ce poste, il semblait faire tout ce qui était en son pouvoir pour tourner le marché en faveur des Saoudiens et du cartel de l’OPEP mené par le Royaume.

Parfois, il a gagné. Et parfois, il perdait spectaculairement, alors qu’il combattait un marché de plus en plus instable et difficile avec le départ de Naimi.

Au moment où il est arrivé, Falih a inversé le cours de la production à volonté établie par son prédécesseur, scellant le premier des deux pactes de réduction conclus entre l'OPEP et les principaux alliés menés par la Russie. La deuxième itération de cet accord, un engagement pris en décembre de supprimer 1,2 million de barils par jour jusqu’à ce que le marché se rééquilibre, reste en vigueur jusqu’à aujourd’hui.

…Mais pas de façon satisfaisante

Néanmoins, du point de vue des chiffres, Falih a sous-performé. Le prix du Brent, la référence internationale du pétrole, est passé d'un peu moins de 50 dollars le baril en mars 2016 - lorsque Falih est entré en fonction - à plus de 62 dollars cette semaine. Malgré ce bond de près de 25% sur trois ans, il reste encore bien en deçà des 80 dollars par baril souvent cités comme ce dont les Saoudiens ont besoin pour financer leur budget.

John Kilduff, partenaire fondateur du fonds de couverture énergétique new-yorkais Again Capital, a résumé la situation difficile de Falih en utilisant une analogie sportive:

«C’est comme au baseball. Nous savons que l'équipe qui perd des matchs toute l'année est vraiment une équipe nulle. Mais c’est le manager qui est renvoyé, car vous ne pouvez pas renvoyer toute l’équipe."

Quoi que Falih ait pu faire pour rééquilibrer le marché, c’est le prince Abdulaziz qui a été reconnu lundi pour avoir aidé à négocier le prétendu accord OPEP+ entre le cartel et ses principaux alliés, dont la Russie. Les traders ont également noté qu'il était en poste depuis 1995 en tant que vice-ministre du Pétrole.

Le nouveau ministre de l'Énergie - appelé sur le marché AbS, de la même manière que son frère MbS - a annoncé que les piliers de la politique saoudienne ne changeraient pas et que l'accord OPEP+ survivrait.

Approbation pour AbS

Et les approbations ont immédiatement sonné. Phil Flynn, analyste au sein du groupe Price Futures de Chicago et analyste du secteur pétrolier, a déclaré à CNBC qu’AbS était "positif pour les prix du pétrole". Il a ajouté:

«Le prince Abdulaziz bin Salman est connu comme un réducteur de pétrole. Il a joué un rôle déterminant dans la réduction de la production par le passé.»

L'euphorie AbS a permis aux prix du pétrole d'atteindre leur plus haut niveau en six semaines dans les négociations asiatiques mardi, prolongeant ainsi la hausse de 2% enregistrée lundi, alors que le Brent s'échangeait à 63$ le WTI US au-dessus de 58$.

Étant donné le long service de AbS en tant que délégué saoudien auprès de l'OPEP et travaillant en coulisses à la sécurisation des pactes de production, sa contribution à un resserrement accru du marché pourrait bien être à la hauteur. Cela permettra certainement d’atténuer la première production de l’OPEP dépassée depuis des mois, après que l’Iraq ait pompé une nouvelle moyenne record de 4,88 millions de barils par jour en août, bien au-dessus du plafond convenu dans le cadre de l’accord OPEP+.

La marque AbS à l'épreuve des marchés et de l'introduction d'Aramco

Mais au-delà de la réunion du comité mixte de suivi ministériel (JMMC) de l'OPEP jeudi et des attentes de réductions de taux de la Banque Centrale Européenne cette semaine et de la Réserve Fédérale US ensuite, il reste à voir si la marque AbS elle-même sera positive pour le pétrole.

Les investisseurs mondiaux suivront également de près la manière dont les deux frères Salman gèrent la cotation d’Aramco, un processus qui a débuté avant la fin du mandat de Naimi et qui a maintenant dépassé celui de Falih.

L’Arabie Saoudite envisage d’inscrire lundi à la bourse de Riyad 1% des actions d’Aramco avant la fin 2019 et un autre 1% en 2020, a fait savoir lundi Reuters, citant des sources proches du dossier. C’est un changement radical par rapport aux plans d’inscription antérieurs qui auraient ciblé les bourses de New York ou de Londres.

Kilduff, le partenaire de Again Capital a déclaré:

"Si Falih était resté dans les parages, il aurait été tenu pour responsable du report de l'introduction. Maintenant, c’est totalement pour la famille royale. C’est leur bébé."

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