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Les bases de notre stress

Publié le 18/11/2016 13:15
Mis à jour le 09/07/2023 12:32

Débutant un parcours de formation de neurocognitivisme à l’institut de Paris, j’ai décidé de m’intéresser de près à l’aspect physiologique du stress.

Qu’est-ce que le stress ? D’où vient-il ? Comment se manifeste-t-il ? Quelles actions pouvons-nous mener pour le gérer efficacement ? Voici quelques-unes des questions qui seront abordées dans ce cursus de formation de plusieurs mois, et que je souhaite adapter spécifiquement au mode des traders.

Tout d’abord, un peu d’histoire : l’institut de neurocognitivisme est chargé d’enseigner un savoir aux professionnels de l’accompagnement ; savoir issu de recherches faites par l’institut de médecine environnementale (IME), qui, depuis 1987 étudie le fonctionnement de notre cerveau, l’activation de zones cérébrales dans des situations précises. En application pratique, l’IME a fait une grande étude avec l’armée de l’air sur des pilotes qui a permis de quantifier les résultats de ces travaux. Cette étude, qui a duré 4 ans, visait à mettre en lumière les conséquences du stress et l’adaptation. Le résultat, obtenu en 2010, a été sans appel, le groupe formé au neurocognitivisme réalisait 2 fois moins d’erreurs graves, et en moment de crise, parvenait à “sauver” l’appareil avec 7 fois plus de solutions innovantes ; c’est-à-dire qu’ils trouvaient des solutions qui n’étaient pas inscrites dans leur manuel de bord. Grâce à la gestion de leur stress, ils parvenaient donc à réfléchir de manière constructive pour sortir de la panade.

Voyons très rapidement et grossièrement les bases de nos territoires cérébraux :

  1. Territoire reptilien : Mature dès la naissance, cette partie “n’apprend” rien pendant toute notre vie. Ici sont traités les états d’urgence de l’instinct (fuite, attaque, inhibition), les rapports de dominance et de soumission. C’est ici que naît l’état de stress. Tenter de se raisonner consciemment lorsqu’on est stressé est donc parfaitement inutile.
  2. Territoire paléolimbique : Se développe dans l’enfance (jusqu’à environ 10 ans) et gère les rapports sociaux, l’appartenance au groupe, l’instinct grégaire. Cette partie est très peu malléable à l’âge adulte et conditionne grandement les rapports de confiance, en soi, dans les autres.
  3. Territoire néolimbique : Zone de l’apprentissage, elle n’en finit pas d’évoluer, c’est notre savoir-faire automatique (ex: conduire une voiture), notre personnalité, nos croyances limitantes (« Je ne peux pas faire ceci… »).
  4. Territoire préfrontal : Zone de la créativité, de l’intelligence et du recul. C’est notre curiosité envers la nouveauté, notre capacité d’adaptation et nos opinions immédiates.

Ainsi, lorsque nous sommes en position sur les marchés, différentes zones rentrent en compte, le territoire préfrontal cherche une stratégie, une fois qu’elle est bien connue et maîtrisée, le néolimbique l’applique, le paléolimbique se crée des certitudes aidantes et rassurantes pour développer notre confiance et notre assurance et le reptilien nous fait sortir de notre position si elle est perdante. Jusqu’ici, on ne voit pas trop le problème, notre cerveau est un tout qui traite l’ensemble des données et des actions, pas de problème ! Sauf que la communication entre les différentes zones est parfois extrêmement compliquée. En plus, pour accentuer un peu plus le conflit, nous ne faisons pas forcement appel à la zone la mieux adaptée.

En effet, face à une situation stressante, nous faisons généralement appel à notre néolimbique, qui est le siège des actions automatiques, pas forcément le meilleur conseil en situation de crise car la crise demande une réelle analyse et potentiellement des actions innovantes gérées par la partie préfrontale.

Revenons-en au stress instinctif ; géré par le cerveau reptilien. A quoi sert le stress ?

Dans le règne animal, le stress sert à réagir à une attaque potentiellement mortelle ou à défendre une position de dominance.

  1. Je suis une antilope qui boit à la rivière, je sens l’odeur du lion, je regarde autour moi, je ne vois rien, je continue à boire, rapidement et en levant souvent la tête pour vérifier qu’il n’approche pas, et puis je le vois. Mon cerveau reptilien va faire battre mon cœur plus vite pour me préparer à la course, va envoyer du sang dans mes pattes pour courir plus vite, va me faire uriner pour m’alléger ; je fuis pour sauver ma vie.

Réaction : la fuite

  1. Je suis un jeune loup, je veux devenir le loup alpha, je défie le chef de meute, le stress généré par mon cerveau reptilien va envoyer du sang dans mes épaules, que je vais gonfler, ma voix va devenir plus rauque, les muscles de ma gueule vont se tendre, le cerveau reptilien me prépare au combat.

Réaction : l’attaque

  1. Je suis une souris, entre les pattes d’un chat, je ne parviens pas à me sauver, mon reptilien va me pousser à faire la morte, espérant que le chat soit juste en train de jouer, et n’ait pas trop faim. Et c’est en effet une bonne tactique car pour le chat, ce n’est pas drôle si la souris ne bouge plus.

Réaction : l’inhibition, ou la soumission

Nous l’avons vu, le stress, génétiquement programmé, est là pour sauver notre vie et son utilité est évidente. Toutefois, chez l’homme moderne, il y a un paradoxe dans le fonctionnement du stress. Notre vie est très rarement mise en danger directement, et pourtant, notre niveau de stress est très élevé par rapport aux animaux sauvages. Dans son évolution, l’humanité ne fait donc pas la distinction entre une attaque mineure et un danger réel, et ces deux situations sont traitées de la même manière par notre cerveau.

Regardons maintenant, selon ce schéma ce qu’il se passe devant notre station de trading, j’ai pris une position, en perte latente :

– La fuite : Mon cœur bat plus vite, le sang afflue dans mes jambes, ce qui peut me donner une sensation de vertige, j’ai mal au ventre (sensation de boule, voire de nausée). Mon corps me prépare à courir. Ce réflexe de fuite peut se décliner avec plus ou moins de panique. Si le stress est intense et mal canalisé, je vais couper ma position très vite, même si les indicateurs choisis montrent que c’est un retracement et qu’il y a de fortes probabilités pour que la position soit gagnante, mais je ne le vois pas, mes pensées sont confuses, je pars dans tous les sens, et finalement je ne tiens plus. L’instinct est ici plus fort que la réflexion, il n’y a rien à faire. Juste après sa coupure, la position revient sur le break even, puis évolue dans le sens que je souhaitais, mais c’est trop tard, j’ai coupé. Je suis frustré, je me sens coupable.

– L’attaque : Mon cœur bat plus vite, mon corps libère de l’adrénaline, le sang afflue dans mes épaules, j’ai une sensation désagréable au niveau du dos, j’ai tendance à me relever, j’insulte l’ordinateur, je me surévalue ; je suis sûre de ma décision, je ne remets rien en cause. Ma position perd encore, je décale mon stop, je moyenne en prenant d’autres contrats, les chiffres deviennent colossaux, je m’obstine, j’ai raison. Là non plus, je ne lis pas les indicateurs ou si je les lis, je n’en tiens pas compte, je combattrai jusqu’à la mort s’il le faut. Finalement, à la clôture, je suis toujours vivante, mais laminée au plus profond de moi, il me faudra beaucoup de temps pour me remettre de cette défaite.

– La soumission:Je me sens immédiatement exténuée, je n’ai plus de force, je pleure devant mon écran ; je suis désemparée. J’attends, mais je ne sais pas quoi. Les chiffres défilent mais ce n’est pas réel, ça ne m’arrive pas à moi, je dois être en train de rêver, de cauchemarder plutôt ! Ca va s’arrêter mais je ne parviens pas à prendre de décision, le stop le fera pour moi (si j’en ai un !), j’attends. La position enfin coupée, je vais faire une sieste, je suis vidé, je ne ressens rien qu’un grand vide.

Ici, j’ai grossi le trait délibérément, mais vous avez là les seules alternatives possibles face au stress. Le but est donc de parvenir à désamorcer le stress quand il se présente afin de recouvrer le meilleur de ses capacités cognitives, en faisant appel à notre préfrontal.

Parfois, savoir comment il est bon de réagir ne suffit pas. Nous avons tous des exemples nombreux ; par exemple ; « fumer provoque des maladies graves », personne ne veut être malade, mais beaucoup (dont moi !!!) fument. Nous savons qu’il est bon d’agir d’une certaine manière au niveau de la zone préfrontale du cerveau, mais les autres zones ne l’entendent pas de cette oreille, le conflit et la culpabilité s’installent.

Jamais, nous ne parviendrons à éliminer ces conflits structurels, par contre, il est des méthodes pour en amoindrir les conséquences négatives, dans des domaines précis.

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Pour information, je pense qu'il est important de préciser que ces notions sont issues de la formation aux "Fondamentaux de l'ANC" (Approche Neurocognitive et Comportementale) de l'Institut de Neurocognitivisme (INC) - Paris. Site internet : www.neurocognitivisme.fr
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