L'économie américaine semble en passe d'afficher une croissance plus faible dans le rapport du premier trimestre PIB qui doit être publié jeudi (25 avril), selon la médiane d'un ensemble de prévisions compilées par CapitalSpectator.com.
La production pour la période de janvier à mars est actuellement estimée à une augmentation de 2,0 % (taux annuel réel corrigé des variations saisonnières), inchangée par rapport au précédent rapport publié le 5 avril. Si elle est correcte, cette augmentation modérée marquera un nouveau trimestre de décélération de la croissance.
L'économie a progressé de 3,4 % au quatrième trimestre de l'année dernière, soit un ralentissement par rapport au trimestre précédent. Malgré un nouveau ralentissement de la croissance, la plupart des estimations pour le prochain rapport du premier trimestre - l'estimation initiale du Bureau of Economic Analysis - indiquent que l'économie continuera de croître à un rythme sain qui minimise le risque de récession.
En fait, selon certains, l'économie américaine tourne trop vite.
"La forte performance récente des États-Unis reflète une croissance robuste de la productivité et de l'emploi, mais aussi une forte demande dans une économie qui reste en surchauffe", explique Pierre-Olivier Gourinchas, économiste en chef du FMI. "Cela appelle à une approche prudente et graduelle de l'assouplissement (monétaire) de la part de la Réserve fédérale".
En revanche, certains analystes craignent que le report des réductions des taux d'intérêt par la Réserve fédérale n'augmente le risque de problèmes plus tard dans l'année. Ces inquiétudes portent sur les effets décalés des hausses de taux des deux dernières années, effets qui, selon certains économistes, pourraient prolonger la récente tendance au ralentissement jusqu'au deuxième trimestre et au-delà.
En d'autres termes, le débat essentiel est de savoir si l'économie se stabilisera à un rythme de croissance plus faible ou si elle décélérera davantage dans les mois à venir. Pour l'instant, les chiffres actuels penchent en faveur de la première hypothèse.
Un facteur essentiel soutient la vision économique optimiste : les dépenses de consommation restent solides, en termes réels (corrigés de l'inflation).
Les économistes de Wells Fargo (NYSE:WFC) ont déclaré : "La croissance de la consommation personnelle réelle est restée remarquable,
"La croissance de la consommation personnelle réelle est restée remarquablement résistante face à la campagne de resserrement de la politique monétaire de la Fed qui a débuté en mars 2022".
Les prévisions de dépenses pour le premier trimestre devraient diminuer légèrement par rapport au quatrième trimestre, mais pas suffisamment pour susciter des craintes que les dépenses de consommation diminuent.
"Les consommateurs semblent une fois de plus ne pas avoir été perturbés par les taux d'intérêt élevés et l'inflation au cours du premier trimestre", expliquent les analystes de la banque.
"L'augmentation des ventes au détail en mars et le bond le plus important des dépenses de services depuis plus d'un an en février indiquent que les dépenses réelles de consommation personnelle ont progressé à un rythme annualisé de 3,0 % au cours du trimestre."