Les entreprises américaines et européennes affluent sur le marché primaire en euros
Le marché primaire obligataire libellé en euros est resté praticulièrement actif ces dernières semaines, les entreprises bénéficiant de conditions favorables et d’une demande au rendez-vous. Même les compagnies américaines n'hésitent plus à en tirer profit.
Pas plus tard que jeudi passé, Berkshire Hathaway (NYSE:BRKa), le conglomérat du célèbre investisseur américain Warren Buffett, a bouclé sa première émission obligataire multi-tranches en euros. Avec cette levée de dettes de trois milliards, Berkshire a rejoint le club des entreprises américaines qui franchissent l'Atlantique pour profiter des taux d'intérêts quasi nuls au sein de l'Union monétaire européenne.
Selon le cabinet d’études Dealogic, plus de 25 milliards d’euros d’obligations auraient été émis par des entreprises américaines depuis le début de l’année. Coca-Cola (NYSE:KO) a réalisé une levée de dettes de 8,5 milliards d’euros, en cinq tranches. Priceline Group (NASDAQ:PCLN), géant américain du secteur de la réservation de voyages en ligne, a levé de son côté un milliard d'euros.
Whirlpool (NYSE:WHR), la société américaine spécialisée dans la conception, la fabrication et la distribution d'appareils électroménagers, a également fait appel au marché obligataire. Elle a récolté un demi-milliard d’euros à échéance 2020 avec un coupon de 0,625%. Whirlpool bénéficie d’un rating « BBB » chez Fitch et Standard & Poor’s et « Baa2 » chez Moody’s (catégorie « Investment Grade »).
Les entreprises européennes profitent également des taux planchers
Les entreprises européennes ont également profité des rendements historiquement bas. En témoigne, la dernière opération obligataire réalisée par GDF Suez (PARIS:GSZ). L’énergéticien a levé 2,5 milliards d’euros, en quatre tranches, dont une au coupon de 0%. Ryanair (IR:RYA) s’est également refinancé à bon compte et a collecté 850 millions d’euros.
Infineon Technologies AG (XETRA:IFXGn), qui figure parmi les premiers fabricants mondiaux de semi-conducteurs à destination de l’automobile et du secteur industriel, a émis pour sa part deux nouvelles obligations pour un total de 800 millions d’euros. ThyssenKrupp (XETRA:TKAG), un autre émetteur allemand, a collecté 1,35 milliard d’euros (en deux tranches).
La recherche de rendement a également suscité un certain engouement pour la dette perpétuelle subordonnée, plus risquée, mais également plus rémunératrice. Emblématique de cette tendance, le pétrolier français Total (PARIS:TOTF) a émis deux nouvelles obligations perpétuelles, pour un total de cinq milliards d’euros. La demande a dépassé les 17 milliards.
Au niveau des émissions à venir, le nouvel emprunt du fabricant danois de turbines pour éoliennes Vestas Wind Systems (COP:VWS) se précise et pourrait être bouclé cette semaine. Selon des sources bancaires proches de l’opération, il s’agirait d’une obligation d’une durée de sept ans, avec un rendement annuel à l’émission avoisinant 3%.