Ce matin, les marchés européens ne savaient plus trop à quel saint se vouer. Fallait-il se réjouir du léger rebond du pétrole après la publication de stocks en baisse aux Etats-Unis ? Au bien continuer de s’inquiéter pour certaines publications trimestrielles décevantes ?
Les marchés ont choisi… de ne pas choisir. Quand on ne sait où aller, autour faire du surplace, non ? Après la petite poussée haussière du début de semaine, le CAC 40 s’est donc offert une petite poussée baissière. La première a rapidement tourné court. Il pourrait en être de même pour la seconde.
Signe de cette décision, les comportements « atypiques » se multiplient. Ce fut encore le cas hier pour Airbus (PA:AIR) ou Renault (PA:RENA) et Peugeot (PA:PEUP) qui ouvraient en forte baisse le matin pour au final terminer en forte hausse en clôture.
L’accélération des résultats trimestriels et de chiffres macroéconomiques (au programme, cet après-midi aux Etats-Unis : les commandes de biens durables, les promesses de ventes dans l’immobilier en septembre ainsi que les inscriptions hebdomadaires au chômage) va-t-elle parvenir à les faire bouger un peu ? A 10 jours des élections présidentielles américaines, on peut en douter.
La microéconomie continue malgré tout à servir de guide en intraday aux marchés :
- Aux Etats-Unis tout d’abord Tesla (NASDAQ:TSLA) (US88160R1014) a publié hier soir des chiffres supérieurs aux attentes (le titre est attendu en hausse de 6% cet après-midi à Wall Street). Le constructeur de voitures électriques a dégagé le 2e bénéfice trimestriel de son histoire.
- Ce soir des géants comme Amazon (NASDAQ:AMZN) (US0231351067) ou encore Alphabet (US02079K1079) seront notamment attendus au tournant.
- En Europe ce matin, Deutsche Bank (DE:DBKGn) (DE0005140008) ouvrait en légère hausse, proche des 13,50 €. La première banque allemande a dégagé un bénéfice trimestriel inattendu. Ce n’est pas cela qui la sortira d’affaire… mais en attendant, les marchés s’en réjouissent.
- A l’inverse, le suisse ABB (SIX:ABBN) (CH0012221716) plongeait de plus de 6% sous les 21 francs ce matin à Zurich, le marché sanctionnant la faiblesse de ses commandes au 3 trimestre.
- Dans l’hexagone maintenant, Technip (PA:TECF) (FR0000131708) s’affichait en tête des hausses du CAC, en progression de 5% au-dessus des 62 € sur un nouveau plus haut annuel, le groupe parapétrolier ayant relevé ses prévisions annuelles.
- A l’inverse, Schneider Electric (PA:SCHN) (FR0000121972) démarrait en baisse de plus de 2% sous les 61 €, le groupe industriel ayant enregistré un repli de 8% de son CA au 3e trimestre (-1,7% à périmètre et taux de change comparable).
- Au sein du SBF, les réactions sont ici aussi assez disparates. D’un côté, Scor (PA:SCOR) (FR0010411983) chutait de plus de 3% sous les 29 € après avoir état d’une contraction de 11% son bénéfice net sur les neuf premiers mois de l’année.
- Mauvaise orientation également pour Tarkett (PA:TKTT) (FR0004188670) qui chutait de plus de 6% sous les 33 € sur fond de ventes inférieures aux attentes au troisième trimestre.
- Nokia (HE:NOKIA) (FI0009000681) chutait de plus de 6% sous les 4,50 €, le groupe anticipant une poursuite du ralentissement de la demande dans les réseaux mobiles d’ici la fin de l’année.
- A l’inverse, STMicroelectronics (PA:STM) (NL0000226223) s’affichait comme la plus forte hausse du SRD (ouverture en gap haussier en progression de plus de 6% sur de nouveaux sommets annuels au-dessus des 7,70 €), le groupe tablant sur une amélioration de sa rentabilité cette année.
- Ingenico (PA:INGC) (FR0000125346) était aussi bien orienté, en hausse de 1% autour des 76 €. Le groupe a rassuré avec une croissance trimestrielle de ses ventes de 7% en organique, deux fois plus qu’attendu en moyenne par les analystes.
Pour le reste, du côté des changements de recommandations de broker :
- on notera surtout des abaissements sur Capgemini (PA:CAPP) (FR0000125338) au lendemain de la publication des chiffres trimestriels de la SSII. Le titre ouvrait ainsi en baisse de 1% sous les 76 € alors qu’HSBC et UBS ont tous deux abaissé leur objectif de cours, respectivement de 95 € à 90 € et de 100 € à 97 €. Barclays (LON:BARC) a également réduit la voilure, avec un conseil ramené de « surpondérer » à « pondération en ligne » en visant désormais 80 € (contre 95 € auparavant).
Sur le CAC 40, les 4 495 points tiendront-ils ?
Graphiquement, le CAC a tenu hier au-dessus de la zone horizontale des 4 495 points (visible en rectangle rosé), neutralisant ainsi la tendance.
En ce jeudi, le franchissement des 4 555 points permettrait d’envisager une poursuite de la hausse vers les plus hauts de lundi matin, voire vers les sommets annuels en cas d’extension.
A l’inverse, une rupture des 4 495 points relancerait le risque baissier vers la zone de gap du 18 octobre (région des 4 465/4 480 points –cf cercle rosé sur le graphique).