En raison des incertitudes liées au crash du vol MH17 de Malaysia Airlines en Ukraine, mais également aux sanctions prises par Washington à l’encontre de la Russie, les obligations d’entreprises russes sont sous pression sur le marché secondaire.
Le conflit entre Moscou et Washington dans le dossier ukrainien s'est creusé un peu plus ces dernières heures, après l’annonce d’une nouvelle série de sanctions à l’encontre de la Russie.
Washington entend ainsi répondre à « la volonté persistante de la Russie de déstabiliser l’est de l’Ukraine et son occupation de la Crimée », selon les termes du communiqué publié par le Département américain du Trésor.
Les restrictions prises concernent des entreprises militaires et industrielles russes, mais pas seulement.
D’importantes sociétés cotées comme Gazprombank (la banque aux mains du géant gazier russe Gazprom (MCX:GAZP)), Novatek (MCX:NVTK) (premier producteur indépendant russe de gaz), Rosneft (MCX:ROSN) (première compagnie pétrolière russe et troisième plus large producteur de gaz) ou encore la Banque publique VEB figure dans le viseur des autorités américaines. Gazprom n’est pas épinglée.
Plusieurs personnalités sont visées également, à l’instar d’Alexandre Borodaï, premier ministre « autoproclamé » de la République populaire de Donetsk, pour ne citer que lui.
Quelles sanctions ?
Concrètement, les entreprises russes visées ne peuvent plus emprunter de fonds d’une durée de plus de 90 jours auprès de créanciers basés aux États-Unis. En corollaire, les investisseurs américains n’ont pas le droit de souscrire à des emprunts ou acheter de nouvelles actions émises par Gazprombank ou encore VEB, après le 16 juillet. Les possibilités de financement à moyen et long terme de ces entreprises sur ces marchés sont donc bloquées.
Quelles conséquences sur le marché obligataire ?
Logiquement, ces annonces ont pesé sur les obligations déjà émises les entreprises visées.
Pour ne retenir qu’un exemple, l’obligation Gazprombank à maturité septembre 2019, libellée en dollar, et au coupon de 4,96% s’affichait à 96,55% du nominal jeudi en fin de journée, soit un rendement de 5,74%.
La veille, les prix sur le marché secondaire tournaient encore autour de 100,3% du nominal (3,93% de rendement).