Le marché des nouvelles émissions obligataires est quasi à l’arrêt. En cause : un environnement particulièrement dégradé depuis l’onde de choc provoquée par la crise politique en Italie.
La forte poussée des rendements de la dette italienne ces dernières heures est venue en fait ajouter de l’huile sur le feu d’un marché primaire déjà fragilisé, par les craintes liées à la Corée du Nord, les tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis ou encore des politiques monétaires moins accomodantes.
Ce contexte morose génère depuis quelques semaines un comportement plus prudent, tant du côté des entreprises que des investisseurs. Rappelons qu’avant la poussée de fièvre sur les taux d’emprunts italiens, plusieurs émissions prévues sur le marché primaire ont été annulées ou reportées, faute de conditions satisfaisantes entre les parties.
Pour ne citer qu’un exemple, NBG Pangea Real Estate Investment Company a annoncé le 17 mai le retrait de son offre d’obligations « en raison d'un environnement de marché volatil et négatif ». Basé à Athènes, le groupe immobilier principalement actif en Grèce, en Italie et en Roumanie espérait lever 400 millions d’euros pour une durée de 5 ans.
Visiblement, l’émetteur n’a pas réussi à « séduire » des investisseurs devenus plus exigeants, comme l’illustre l’évolution des rendements, notamment au niveau de la dette « High yield ».
Le 22 mai, avant que Giuseppe Conte ne s’attelle à la composition de son équipe gouvernementale, avec le succès que l’on connaît, le rendement moyen payé par les entreprises High Yield était de 3,46%, selon l’indice Bloomberg Barclays (LON:BARC) Euro High Yield Index, au plus haut depuis avril 2017. Il s’est encore tendu depuis lors.
En corollaire, la hausse des taux d’emprunts a provoqué une baisse du prix des obligations d’entreprises sur le marché obligataire secondaire, créant peut-être certaines opportunités. A condition d’être prêt à supporter un contexte de marché plus difficile.