Carton plein pour l’Argentine qui vient de boucler avec succès une levée de dette de 2,75 milliards d’euros, quelques jours après la décision de S&P de relever la note du pays. Buenos Aires réalise au passage une opération historique puisque l’un des emprunts affiche une durée de 30 ans, une maturité jamais testée jusqu’ici.
Totalisant 11,5 milliards d’euros, la demande globale a été plus de quatre fois supérieure à l’offre, s’est félicité le ministre argentin des Finances Luis Caputo, dans une déclaration à l’agence Reuters.
La deuxième économie d’Amérique du Sud a placé trois nouvelles souches obligataires : un empruntd’un milliard d’euros d’une durée de 5 ans, assorti d’un coupon de 3,375%, un deuxième de la même taille mais d’une durée de 10 ans avec une rémunération de 5,25% et un troisième d’un montant de 750 millions d’euros à échéance 2047 et au coupon de 6,25%.
Ces obligations sont désormais disponibles sur le marché secondaire. Il faut compter par exemple sur un prix de 101% du nominal pour se procurer la nouvelle obligation à maturité 15 janvier 2028, de quoi tabler sur un rendement de 5,12% par coupures de 100.000 euros.
Avec cette opération, la République d’Argentine totalise pour 13,4 milliards de dollars d'obligations sur les marchés internationaux cette année (selon des calculs Reuters) pour financer son déficit.
Retour gagnant
Après avoir fait défaut en 2002 sur sa dette et s’être longuement débattue sur le plan juridique avec des fonds américains, l’Argentine a retrouvé l’accès aux marchés internationaux grâce aux réformes entreprises par le président de centre droit Mauricio Macri, jugées plutôt favorables aux marchés.
En avril 2016, Buenos Aires a placé pour 16,5 milliards d’obligations. En juin dernier, elle a même émis un emprunt obligataire d’une durée de 100 ans (maturité 28 juin 2117) au coupon de 7,125%.
Sorti largement renforcé des élections législatives partielles du 22 octobre dernier, le président argentin, qui entend briguer un nouveau mandat en 2019, a annoncé le 30 octobre dernier un nouveau vaste plan de réformes économiques pour réduire le déficit budgétaire, combattre la pauvreté et l’économie informelle et réduire les impôts.
Le travail réalisé jusqu’ici par Mauricio Macri a été salué par Standard & Poor’s, qui a relevé fin octobre la note (spéculative) de l’Argentine à B+ contre B, après l’avoir déjà remontée d’un cran (de B- à B) en avril dernier.