Moderna, le groupe de biotechnologie américain connu pour être l’un des premiers à avoir développé un vaccin contre la COVID-19, affiche un parcours boursier insolant… et des projets plein ses laboratoires.
Malgré un cours plus que triplé cette année, Moderna progressait encore de 7% jeudi dernier à la bourse de New York, suite à l’annonce par le laboratoire du développement d'un vaccin unique combinant un rappel contre le coronavirus et une dose contre la grippe saisonnière.
Une solution moins onéreuse et naturellement moins contraignante pour la population, avance Stephane Bancel, patron de Moderna, et qui pourrait faire croître le marché du vaccin de la grippe 'de cinq ou six milliards de dollars'.
Potentiellement le premier à commercialiser cette injection « deux en un », le laboratoire espère également intégrer dans une dose unique et annuelle, un vaccin contre le VRS (virus respiratoire syncytial), qui affecte nourrissons et personnes âgées.
Des projets auxquels ne sont donc pas insensibles les marchés, d’autant que Moderna devrait engranger des milliards de dollars de revenus supplémentaires grâce aux campagnes de rappel vaccinal (la troisième dose) contre la COVID-19.
Ces annonces ont été faites à l’occasion d’une journée de recherche & développement organisée par la biotech il y a une semaine. L'occasion de présenter aux investisseurs 37 projets en cours de développement, et de rappeler que Moderna n’est pas seulement l’entreprise du vaccin contre le coronavirus.
Une startup valorisée à… 182 milliards de dollars
Jeune pousse originaire du Massachusetts, Moderna a changé de dimension en marge de la pandémie, avec des ventes attendues à 20 milliards de dollars cette année.
Celle qui était encore assimilée à une startup il y a peu axe ses activités sur l'élaboration de produits thérapeutiques et de vaccins destinés au traitement des maladies infectieuses, auto-immunes et cardiovasculaires.
De même que le vaccin élaboré par l’alliance Pfizer/BioNTech, le « mRNA-1273 » est administré en deux injections séparées et s’appuie également sur la technologie de l'ARN (acide ribonucléique) Messager.
Cette technologie consiste à envoyer un message à l'organisme sous la forme d'un morceau d'ADN. But de l'opération : inciter l'organisme à fabriquer lui-même une fraction inactive du virus, puis les anticorps pour lutter contre ce virus.
Selon des études indépendantes, le vaccin de Moderna serait le plus immunogène face aux nombreux variants, avec une efficacité qui ne descendrait pas sous les 75%. Soit un résultat supérieur à ceux de l'alliance americano-allemande.
Moderna vient par ailleurs d’annoncer le lancement prochain d'un essai clinique sur les humains pour un vaccin s’appuyant sur la même technologie ARN Messager contre le VIH cette fois. Une nouvelle qui n’est pas passée inaperçue dans le milieu de la science et de la santé, sachant qu’il n’existe actuellement aucun vaccin contre le sida