Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Aaaah, le « verbe magique » des banquiers centraux fait son grand retour avec le premier Grand oral de Jerome Powell devant la commission bancaire du Sénat américain.
Wall Street n’a voulu retenir qu’une seule phrase pour résumer la teneur des échanges avec les membres du Congrès : « la hausse des taux est destinée à préserver la pérennité de la croissance sur plusieurs années » (des taux plus élevés, c’est forcément le signe d’une économie vigoureuse pour les permabulls).
Les taux en soutien à la confiance des marchés plus qu’à l’économie réelle
Si l’on se retourne sur le passé, les précédents cycles de hausse des taux n’ont en effet pas affecté la croissance… dans un premier temps, mais de là à prétendre que le resserrement monétaire préserve le cycle, c’est un peu osé.
En effet, le basculement des marchés en 2000 et 2007 a été consécutif au relèvement du loyer de l’argent… qui n’affecte pas la croissance jusqu’au jour où la machine se grippe.
Mais aujourd’hui, quelque chose a changé : c’est l’économie réelle qui est subordonnée à la confiance des marchés, et non l’inverse.
C’est la queue qui remue le chien… et Jerome Powell, tout comme Janet Yellen avant lui – ou Ben Bernanke – disent tout ce qu’il faut pour que le chien soit content… y compris si son maître est déjà très malade du fait d’un grave excès de dettes.