Depuis maintenant près de deux semaines, l'activité de l'usine de nickel du groupe minier Vale (SA:VALE5) dans le sud de la Nouvelle-Calédonie est arrêtée sur ordre des autorités provinciales.
A l’origine, une fuite d'acide de 1 000 m3 dans un creek avoisinant. Etant donné qu'il ne s'agit pas du premier "incident" du genre depuis la mise en service de cette usine, les autorités en ont ordonné le blocage le temps de l'enquête.
Le lagon dans lequel s'est déversé l'acide est classé au patrimoine mondial de l'humanité (UNESCO) et les populations locales demandent donc la fermeture définitive de l'usine. Les autorités coutumières sont quant à elles partagées quant à l'issue finale de ce dossier. Certains chefs ont émis l'idée de laisser deux mois à l'industriel pour repartir du bon pied. Cette décision a mis le feu aux poudres, déclenchant de violents incidents (véhicules brûlés, routes bloquées, graves altercations avec les gendarmes) notamment sur le site industriel et dans les environs.
L'archipel qui est l’un des premiers producteurs mondiaux de nickel est bel et bien entré dans une phase de net recul économique dû en premier lieu à une instabilité politique avérée. Les cours du nickel n'étant pas au plus haut ces derniers mois, nous pouvons présumer que l'arrêt d'une usine devant fournir plus de 50 000 tonnes de minerai par an va certainement avoir une incidence sur les marchés dans les semaines à venir. Si les choses devaient perdurer, il est fort à parier que les deux autres usines de l'île subissent le même sort.