Moins de 24 heures, c'est le temps qu'il aura fallu au plus grand opérateur d'Irlande, Eir, pour lever l'équivalent de 350 millions d'euros sur le marché primaire. Les fonds, à rembourser au plus tard le 15 février 2027, viendront alimenter le remboursement d'une facilité de crédit existante.
La nouvelle souche obligataire, au statut de dette senior garantie, offre un coupon de 2,625%. Émise à 100% du nominal, l'obligation varie peu dans les premiers échanges sur le marché secondaire. Il y a en effet moyen de l’acheter à 100,02% du nominal, l'équivalent d'un rendement de 2,622%.
L'opération intervient quelques jours à peine après le placement d'un emprunt d'une taille identique, mais d'une maturité plus courte (novembre 2024) et d'un coupon moins rémunérateur (1,75%). D’une manière plus générale, le groupe est un habitué du marché obligataire puisqu’il a aussi émis de la dette en avril de cette année. Ces emprunts ont été émis à chaque fois par Eircom Finance DAC, une structure de l’opérateur télécom historique irlandais, premier sur le marché de la téléphonie fixe et troisième en téléphonie mobile.
A fin juin, Eir détenait une part de marché de 41% dans le fixe (sur base du chiffre d'affaires) et de 19% dans le mobile (sur base du nombre d'abonnements), représentant un total d’environ 2 millions de clients. Sur le fixe, ses services incluent l'accès à internet à large bande, la voix, la télévision et le transfert de données tant à destination d'une clientèle particulière qu'à une clientèle professionnelle ou gouvernementale. Les offres groupées (téléphonie fixe et mobile, internet et télévision) constituent le cœur de la stratégie du groupe.
Eir revendique le réseau fixe le plus étendu en Irlande où il a réalisé un chiffre d’affaires de 1,25 milliard d’euros pour l’année arrêtée au 30 juin 2019, et un excédent brut d’exploitation (Ebitda) de 578 millions. « Nous générons la quasi-totalité de nos revenus en Irlande », soulignait le groupe dans une présentation destinée à ses créanciers obligataires datée du 3 septembre. La demande pour nos produits est influencée par un certain nombre de facteurs, dont la vigueur de l’économie irlandaise, ajoutait-il. L’opérateur précisait également être contrôlé par NJJ, la société holding de l’homme d’affaires Xavier Niel, le fondateur et propriétaire du français Iliad (PA:ILD) (Free), actif lui aussi dans les télécoms.