PMI : quand c’est aussi bon que prévu, il faut le célébrer comme une bonne surprise
Le mois d’octobre n’en finit pas de surprendre agréablement. Les mauvaises nouvelles sont digérées aussi aisément qu’un bouillon de légumes allégé ; les bonnes sont immédiatement nappées d’une bonne sauce qui masque leur caractère insipide.
Après un été marqué par une activité médiocre dans le secteur privé, le début de l’automne devait logiquement se solder par un petit sursaut conjoncturel, ne serait-ce que par un « effet de base » (ce à quoi on compare les derniers chiffres) positif.
Pas de surprise avec les PMI manufacturiers publiés ce lundi, mais les marchés semblent succomber à un « effet de ravissement ».
La seule petite surprise provient du sursaut plus marqué que prévu du « flash » PMI français qui s’est redressé de +2,6 points (au lieu de +2%) à 51,3 contre 49,7 en septembre… mais le PMI des services se dégrade à 52,1 contre 53,3 (ce n’était pas prévu non plus).
Le PMI allemand s’envole comme prévu de +3 points vers 55,1 et le gouvernement s’empresse de revoir le PIB germanique de +1,7 à +1,8% grâce à la hausse des dépenses fédérales consacrées à l’accueil des migrants. Notez que de la pure dépense se transforme ipso facto en PIB et en surcroît de consommation. Ne serais-ce pas déjà un ersatz d’helicopter money ?
Globalement, le PMI de l’eurozone ressort en hausse de +1,1 points à 53,7, ce qui est conforme aux anticipations, mais justifie -aux dires des commentateurs- que les indices boursiers retracent leur zénith estival (4580 à Paris, 3.110 pour l’Euro Stoxx 50) et même printanier (à 0,5% du sommet annuel du 22 avril).