"L’absence de volumes significatifs était la principale problématique des marchés hier, elle le sera encore aujourd’hui du fait de la période de Thanksgiving aux Etats-Unis. Les investisseurs européens vont devoir prendre leur mal en patience en cette période creuse. Le seul indicateur macroéconomique susceptible de jouer sur la tendance concernera le PIB britannique au T3 et, surtout l’investissement des entreprises sur la même période, qui reste un facteur clé afin d’évaluer l’impact économique réel du Brexit. Il y a de fortes chances pour que les valeurs bancaires continuent de chuter légèrement, comme ce fut le cas hier. Nous considérons cependant que le potentiel de rebond reste important. En effet, l’une des raisons principales pour expliquer que les investisseurs se détournaient ces dernières années des banques en bourse était liée à la faiblesse des taux. Maintenant qu’ils remontent sous l’effet des anticipations d’inflation en progression (swaps d’inflation à cinq ans aux Etats-Unis à 2,46%), les opérateurs ont de nouveau une bonne raison de détenir des banques dans leur portefeuille. Ce mouvement devrait être bénéfique à l’approche du référendum italien qui pourrait mettre une nouvelle fois le secteur sous pression."
Les derniers faits marquants :
Les conditions financières aux Etats-Unis n’ont pas fondamentalement changé depuis le 9 novembre. Le NFCI (National Financial Conditions Index) et l’ANFCI (Adjusted National Financial Conditions Index), qui est habituellement jugé plus fiable, évoluent toujours sous leurs niveaux de décembre 2015 quand la Fed a augmenté les taux de 25 points de base.
Les attentes d’inflation continuent d’être bien orientées. Ce n’est toutefois pas vraiment l’effet Trump qui joue. En effet, la tendance de fond qui explique l’augmentation des anticipations d’inflation est liée à la progression globale du prix des matières premières (+0,58% en octobre 2016 par rapport à octobre 2015) et à la sortie lente mais nette de la Chine de la déflation (IPP à +1,2% en octobre sur un an).
Point intéressant alors qu’approche le référendum italien du 4 décembre, il semble que l’Italie et l’Espagne soient plus vulnérables que les autres pays d’Europe occidentale au populisme. Dans la foulée de la victoire de Trump, le taux de rendement à 10 ans de l’Italie a augmenté de 35 points de base et de l’Espagne de 27 points de base, avant de refluer légèrement par la suite. C’est un avertissement sérieux pour ces deux pays alors que le risque politique reste très élevé en Europe.
A suivre aujourd'hui :
Principal indicateur français à suivre : la confiance des consommateurs en France qui sera publiée à 8h45 (stable à 98 selon le consensus).
Les principaux indicateurs concernent le Royaume-Uni : investissement des entreprises au T3 (consensus à -2,1% sur un an), indice des services (+0,8) et surtout PIB trimestriel au T3 (attendu à +0,5% et à +2,3% sur un an).